Route des Grandes Alpes : une aventure extraordinaire (2/3)
Etape 3 – De Seez à Briançon via l’Iseran, le Télégraphe et le Galibier – 182km – D+4185m
Un départ matinal vers une étape hors norme
Lever à 5h20, départ à 6h15. L’objectif est simple : rejoindre Briançon avant la nuit.
La journée s’annonce redoutable : gravir le col de l’Iseran (46km), puis l’enchaînement mythique col du Télégraphe – col du Galibier (30km), avant la longue descente vers Briançon.
Je sens assez rapidement que les jambes répondent bien. Le corps s’habitue désormais à ces longues journées d’endurance et les sensations sont meilleures qu’au premier jour.
L’ascension du col de l’Iseran, c’est un long chemin de croix, un col qui s’étire sur 46km, je pense que c’est unique en France. Découpé mentalement en étapes, il paraît plus supportable : barrage de Tignes, tunnels menant à Val d’Isère, puis la rampe finale.

Mais un souci inattendu vient ternir ce départ : des douleurs au fessier. J’ai commis une double erreur de débutant. La première, de m’élancer avec un nouveau cuissard d’une nouvelle marque Gobik. La seconde, ne pas avoir appliqué une crème anti frottement et anti échauffement, et ce malgré une étape de 8h de selle.
Mes fesses sont ultra douloureuses. Je ne vais pas tenir en place de la journée. En recherche constante d’une position différente pour atténuer la douleur.
Bien que la sacoche de selle soit assez lourde et inadaptée pour cela, je suis bien obligé de faire un peu de danseuse pour me soulager.
Ambiance totalement différente de 2023 pour cette ascension de l’Iseran. Cette année là, j’avais essuyé un orage, aujourd’hui le soleil brille. Au sommet, il fait si doux qu’aucune veste n’est nécessaire pour se couvrir.



L’ambiance festive est assurée par un groupe de basques venus de Bayonne. Ils entonnent la « Peña Baiona », l’hymne du rugby Bayonnais. Ah quel bel hymne et son fameux stade Jean Dauger. Instant suspendu et inattendu.






20 minutes plus tard, je pars en direction de Saint-Michel de Maurienne, je pense que j’y déjeunerai avant de grimper le col du Télégraphe et le col du Galibier.
Les souvenirs affluent. C’est ici même en 2014 que le groupe des Angevins à la montagne avait gravi le col de l’Iseran depuis Lanslevillard. Après, pour la plupart, avoir jeté l’éponge à Bonneval-sur-Arc, nous n’étions plus que 2 cinglés, moi-même et Xavier à poursuivre notre route jusqu’au sommet avec des conditions extrêmes, dont la neige dans les 2 derniers kilomètres. 2 saisons en 2 demi-journées puisqu’après cette météo exécrable, les autres Angevins monteront l’Iseran sous un grand soleil dans l’après-midi. Une aventure restée gravée.
Je fais une pause au pays de Laurent Gerra, Lanslebourg pour pénétrer dans une pharmacie qui pourra me trouver un remède efficace et éclair pour mon fessier.
Sans espérer de miracle, à minima, cela m’évitera d’aggraver la situation et peut-être entamer un début de guérison.
Vallée de la Maurienne : une corvée avant le Télégraphe
La très longue vallée de la Maurienne pour rejoindre le pied du Télégraphe à Saint-Michel-de-Maurienne est tout simplement interminable. Sans doute la seule partie détestable des 705km de cet itinéraire de Thonon-les-Bains à Menton. 40km de route ultra large, monotone, vent chaud, trafic incessant. Vraiment aucun intérêt que ce soit plaisir, touristique ou même sportif. Quand j’entre enfin dans Saint-Michel de Maurienne à 13h, je souffle de soulagement.
Malheureusement à moins de prendre la variante qui emprunte le col du Mont Cenis, je n’ai pas vu de route parallèle pouvant mener au pied du Télégraphe. Et ce serait tout de même dommage de passer à côté de cet enchaînement mythique Télégraphe/Galibier et passer par la variante via le Mont Cenis.
Un bon repas pris à l’ombre dans un square, tout en prenant mon temps (près d’1h de pause) et en quantité importante pour affronter une après-midi redoutable.
Se lancer à l’assaut de ces 30km d’ascension cumulés à 14h un jour de quasi canicule s’annonce difficile. Mais comme toute aventure, il faut composer avec les aléas, les timings bons ou mauvais. Et comme je veux basculer sur Briançon ce soir, je ne peux malheureusement pas attendre que les températures soient meilleures.
Le col du Télégraphe sous la canicule
Une température qui va globalement osciller entre 35 degrés et 38°C. Je grimpe en compagnie d’un autre cycliste, nouvel hasard de rencontre d’un périple à vélo.
Nos discussions rendent l’ascension plus supportable.
Finalement il craque en fin d’ascension et je termine les 2 derniers kilomètres seul. Nous nous retrouvons au sommet et finalement je file vers Valloire car je suis quand même toujours vigilant sur le timing. Je garde mon objectif en tête, rattraper mon retard et atteindre Briançon ce soir comme prévu dans mon plan initial.

Un petit arrêt à Valloire pour m’alimenter et faire le plein des bidons et il est temps de s’attaquer au 17km du col du Galibier.
Le Galibier, col mythique
16h, je quitte Valloire. Sauf gros coup de fatigue, je devrais pouvoir basculer en haut du Galibier dès ce soir et terminer ma journée marathon avec les 35km de jonction vers Briançon, la fameuse très longue descente du col du Lautaret.
Dès la sortie de Valloire, je retrouve mon compagnon de route du Télégraphe, cette fois accompagné de son fils. Je ne me fais pas prier, je profite du gruppetto.
La chaleur est encore bien présente, très peu d’air. Nous roulons ensemble jusqu’à Plan Lachat où je m’offre une pause dans ce magnifique décor. C’est le bon moment pour recharger les batteries. Les 8 derniers km qui m’attendent sont en effet terribles, je les connais bien.

Un coca bien frais (je pense avoir bu plus de coca en 1 semaine qu’en 10 ans) tout cela en profitant de la vue et en regardant les vélos affronter les pentes sévères qui suivent Plan Lachat. Quelques paroles échangées avec un petit groupe de randonneurs, des habitués. Ils semblent connaître la montagne comme leur poche. Ils sont impressionnés par mon voyage et surtout par le mode 100% autonomie choisi.

Au bout de 20min, il faut bien se remettre en selle. Parlons en de mon fessier, ce n’est pas la fête mais au moins, la crème me permet de maintenir une douleur supportable. Mais cela ne restera pas le meilleur souvenir du périple : une journée avec les fesses en feu !
Je repars seul cette fois et les mètres défilent plutôt régulièrement. La magie opère, en un peu plus d’1 heure, je parviens au sommet du Galibier. Les randonneurs rencontrés plus bas m’attendent et immortalisent mon arrivée.
Encore une rencontre improbable de ce voyage, où seul une aventure singulière permet d’attirer la sympathie des gens que tu croises.
Petite parenthèse pour parler de mon intention première avant de m’élancer dans ce périple. A l’origine, mon souhait était de rentrer en contact avec des agriculteurs ou artisans à chaque étape et de partager le temps d’une soirée leur histoire et leur quotidien.


Mais j’ai très vite compris, que compte tenu du timing (4 jours 1/2 pour relier Thonon-les-bains à Menton) ce serait incompatible. Outre la fatigue, il m’aurait été impossible d’arriver suffisamment tôt pour profiter pleinement d’une telle expérience. Dommage, elle était séduisante sur le papier mon idée. Pas sûr que j’aurais réussi à séduire et convaincre mes contacts mais je ne le saurai jamais puisque je n’ai pas essayé.
Au sommet du Galibier, il fait incroyablement doux. Pas besoin de veste. Panorama grandiose, Emotions fortes. C’est l’apothéose de cette étape.
J’enchaîne les photos du panorama du Galibier complètement ensoleillé.





Une descente mouvementée vers Briançon
18h40, je m’attèle à la dernière partie de cette dure étape. Il reste 35km jusqu’à Briançon via le col du Lautaret. La descente débute bien jusqu’à ce que les marmottes croisent ma route ! A six reprises, elles déboulent une dizaine de mètres devant mes roues. Frayeur garantie.
Est-ce une habitude pour ces pensionnaires ou simplement le fait que la faible circulation de fin de journée les incite à réinvestir leur territoire ? J’adapte ma vitesse, craignant une chute qui pourrait être synonyme de fin d’aventure.

Les 25 derniers kilomètres depuis le col du Lautaret, sous un souffle chaud, sont plus monotones.
Seule la traversée de Serre-Chevalier me remémore un vieux souvenir de semaine au ski. Pas le meilleur, nous avions eu un enneigement catastrophique, nous nous étions repliés sur les activités annexes comme les raquettes et les raclettes 🙂
Vers 19h30, j’arrive enfin à Briançon, fatigué mais très heureux.
Soirée au camping et bilan de l’étape
Dernier effort, trouver de quoi dîner au supermarché du coin et planter la tente au plus vite. Bien qu’il soit déjà près de 20h, le propriétaire du camping m’accueille.
Je me dépêche alors de trouver un endroit sympa pour m’installer pour la nuit.
Au camping, je me trouve face à une randonneuse en version ultra-light. Sa minuscule tente me fait sourire. La mienne me paraît presque luxueuse en comparaison. C’est un modèle similaire que je voulais acheter à l’origine. En la voyant, je me dis que vraiment j’ai bien fait. Ca revient à dormir dans un sarcophage, expérience très spéciale.
Douche salvatrice, repas simple et copieux ! Je savoure cette journée : 182 bornes et plus de 4100m de dénivelé, tout cela avec un fessier en flammes ! Mais l’énorme satisfaction d’avoir tenu mon plan, c’est à dire d’avoir comblé mon retard.
Demain, une nouvelle épreuve m’attend : 140 km et encore 4000 m de dénivelé positif, direction Saint-Etienne-de-Tinée.
Au dodo car le programme croustillant du lendemain va m’obliger de partir à nouveau dès l’aube.
ETAPE 4 – BRIANÇON / ST ETIENNE DE TINÉE – 143KM – D+3961M
6h du matin un nouveau réveil ultra matinal.
Aujourd’hui, franchi le col d’Izoard et un peu plus loin Guillestre, je vais entamer des routes totalement inconnues.
2 beaux cols à découvrir ce jour : col de Vars et ses 2108m d’altitude, puis la cime de la Bonnette à 2802m.
Mais commençons par cette mise en jambe brutale, le col d’Izoard depuis Briançon que je n’ai jamais grimpé par sa face nord. Je l’ai en revanche monté à 2 reprises au départ de Guillestre via la route des Gorges du Guil. Une route magnifique et spectaculaire suivie d’une ascension très raide à partir d’Arvieux. La dernière fois c’était en 2022 pour l’Embrunman.
Depuis le nord, la difficulté est moindre mais il faut quand même avaler 19.2km à 6.5% de pente moyenne avec un gain de 1170m de dénivelé.
Au pied du col je marque un stop à une station vélo. Comme un peu partout sur le parcours de cette route des Grandes Alpes, il est très facile d’avoir accès à ce type d’installation. Tout le nécessaire utile du cycliste en libre service : clés six pans, pompe, tournevis,… Ces stations se multiplient un peu partout sur le territoire, en Beaujolais également, très pratique et aide au développement de l’usage du vélo.
Pour moi, ce sera un simple gonflage de pneus. Après 3 jours de route, un petit complément d’air sera le bienvenue. Je galère un peu avec la pompe, je m’énerve mais je finis par m’en sortir.
Col d’Izoard
Un col plutôt régulier sur sa première partie et dont les pourcentages les plus difficiles se situent sur les 7 derniers kilomètres.
Dans la montée, je roule un temps avec d’autres cyclos, encore l’occasion d’échanger avec eux sur leur parcours.
Là, un groupe qui effectue le parcours sur 8 jours, en totale assistance (6 kinés, 1 médecin, 2 mécanos) avec ravitos et assistance de 4 véhicules sur le parcours et hébergement en résidence hôtelière le soir. Apparemment, cela leur coûte environ 2000€ par personne, certes c’est beaucoup plus cher que les 390€ que va me coûter la semaine mais compte tenu du niveau de la prestation, je ne trouve pas cela si cher. Les départs se font selon les niveaux, pour les plus costauds il y a même des boucles supplémentaires pour leur en donner suffisamment dans les guiboles.
C’est d’ailleurs là qu’en parlant de mes soucis de fessier, je vais glaner un conseil pour une autre crème. Je me note tout ça et j’essaierai de l’acheter lors de ma première pause.

Un beau col également avec de jolis paysages. Au sommet il y a déjà pas mal de monde, toujours des groupes de cyclotouristes. Beaucoup de vent également, si bien que les températures sont plutôt fraîches et j’enfile volontiers une veste coupe-vent.



Quelques photos plus tard, je m’élance dans la descente sans oublier l’arrêt incontournable pour le spectacle magique de la casse déserte, cet endroit si particulier du col de l’Izoard où émerge des pitons rocheux.

Dans la descente 2 curiosités. D’abord les premières gouttes d’eau de ce séjour à vélo. Rien de notable même pas de quoi être mouillé.
Autre attraction du côté de Brunissard, des gars qui montent comme des brutes en ski-roulettes, tous torse nu, ils n’ont pas l’air d’être là pour rigoler. Une division « compétition » régionale ou une équipe de France, impossible à dire je ne connais pas suffisamment ces sports. Tout juste, je vois bien qu’il ne s’agit pas des biathlètes de l’équipe de France que j’aurais pu éventuellement reconnaître.
Descente jusque dans les gorges du Guil. A l’entrée des Gorges, je me fais doubler par un train, une partie du groupe de cyclistes qui fait la route des Grandes Alpes mais en « bande organisée » 🙂 Je profite de l’opportunité pour accrocher les roues et me faire tracter quasiment jusqu’à l’entrée de Guillestre. Ca roule fort, pas loin de 40km/h, avec mes sacoches au cul, je suis sûr que ça doit les agacer mais je me fais discret.
Guillestre est alors bienvenue pour profiter d’un bon petit café en terrasse au centre du village. En face sur la place principale, je retrouve le groupe d’une 70aines de cyclos qui viennent profiter du ravitaillement. Pour moi, ce sera café/croissant en toute autonomie.
Une petite vidange, un remplissage de bidons et un dernier arrêt « crème magique » à la pharmacie et je suis prêt pour entamer les 2 cols inconnus de la journée.
Col de Vars
Le col de Vars débute dès la sortie de Guillestre. Encore un col pas facile qui culmine à 2108m. 19.5km à 5.7% de moyenne. Il ne faut d’ailleurs pas se fier au pourcentage moyen car c’est un col très irrégulier. Après une première rampe de 7km à presque 8% de moyenne, suit ensuite un replat de 4km pour enfin entamer la fin du col avec des pourcentages moins raides autour de 6.5-7%.

Sur le début du col, il fait relativement chaud, après une journée déjà éprouvante la veille, on préférerait un peu de fraîcheur. Par la suite la route est fort heureusement davantage ombragée et ça fait grandement du bien.
Je monte tranquillement à mon rythme, 2 cols de 20 bornes, une journée déjà bien chargée, et pourtant, il restera la Cime de la Bonette et ses 23km en dessert.
Le temps sa gâte fortement dans l’ascension. Et c’est d’abord le vent qui fait des siennes. De grandes rafales de vent annonçant l’orage. Je vais d’ailleurs manquer de finir au tapis sur l’une d’entre elles. Avec la prise au vent offerte par les sacoches, je me retrouve presque déséquilibré et je vais me rattraper in-extremis. La camionnette qui me suivait a été suffisamment vigilante pour ralentir et ne pas me percuter.
Quelques centaines de mètres plus loin, nous sommes sous des trombes d’eau. Je trouve une avancée de toit pour m’abriter et passer la veste de pluie et un vêtement chaud. J’attends surtout que l’intensité orageuse réduise avant de repartir. Comme d’habitude, il y a toujours des furieux qui ne veulent pas s’arrêter et qui grimpent sous l’orage.
C’est un vrai orage d’été, il est aussi violent que rapide. Tant mieux, au bout d’une dizaine de minutes je peux repartir pour poursuivre ma route vers Vars puis le sommet du col.


C’est la bascule vers la vallée de l’Ubaye. Il commence à être tard, l’heure est à la recherche de mon déjeuner. Depuis la mésaventure du premier soir, mon but est de sécuriser le repas du midi. Et là, j’avoue que je vais trouver une petite pépite à Saint-Paul-sur-Ubaye. Comme à l’époque, une que nos enfants ne connaitront pas, un simple panneau indiquant un restaurant sur le bord de la route. Avec forcément en plus, modernité oblige le petit check Google pour voir si le resto est recommandé. Cela tombe bien, les critiques sont très très bonnes.

Reste à savoir si à 13h passé, on va bien vouloir me servir. Hallelujah ! Le restaurant l’Ubaïa, un cadre incroyable, je vais vraiment passer une pause déjeuner réparatrice et très réconfortante. Une vue superbe pour ne rien gâcher. Si un jour tu passes par là-bas, arrête-toi, tu ne le regretteras pas.
Gratin de ravioles, tarte aux framboises, café sans oublier la petite Affligem ambrée, on est très bien !
Je rencontre mon premier copain « Vache qui rit ». Lui un vrai jurassien, moi j’arbore simplement le maillot à l’effigie de la Vache qui rit.
50 minutes plus tard, les batteries sont à bloc pour repartir. Toujours le basique, le remplissage des bidons par la restauratrice car l’après-midi s’annonce encore très chaude. Il reste un bout de descente pour reprendre en douceur. Puis ce sera Jausiers, le pied du col de la Bonette.
L’incertitude du temps semble être levée. Le matin, il y a eu des gros orages à la Bonette (comme pour moi dans le col de Vars). Mais pour l’après-midi, l’heure est plutôt à l’amélioration, je devrai être épargné. C’est d’ailleurs ce que m’ont tous dit les personnes présentes au restaurant.
Cime de la Bonette, toit asphalté de l’Europe
15h, Jausiers, pied du col. Le timing est parfait. Même avec une ascension de 3h environ, je ne devrais pas arriver tard ce soir au camping à St-Etienne de Tinée.



Un col très dur, 23.2km à 7% de moyenne pas vraiment de répit à part un replat de 2km sur la fin du col. Un très joli col avec des paysages variés et cette fin à la cime de la Bonette juste incroyable. D’abord il faut s’arracher pour emprunter la route qui fait le tour de la cime de la Bonette car la pente est très raide. Le décor n’est pas aussi lunaire que dans le Ventoux, mais tout de même, c’est un peu la même sensation qui en ressort en raison de l’absence quasi totale de végétation.
Même les marmottes tournent au ralenti ici 🙂

J’ai encore fait une nouvelle rencontre dans cette montée. Toujours des histoires de vie, là un ancien salarié du secteur bancaire, plutôt aisé, qui s’est offert une année sabbatique puis est parti s’installer avec sa famille à Barcelone. Très sympa, nous échangeons et les kilomètres du haut du col paraissent plus courts.
Comme prévu, 3h d’ascension, la vue au sommet est juste magique. Et surtout, les efforts de la journée sont terminés. Je peux donc profiter pleinement de ce moment suspendu. 2802m, je suis sur la route asphaltée la plus haute d’Europe !

Je fais de la photo à gogo pour l’album souvenir avant de repartir.






Dans la descente je vais découvrir l’existence du camp des Fourches qui nous rappelle que notre histoire est faite de guerres et de défense du territoire.
Un camp militaire vraiment au bord de la route, aujourd’hui bien entendu à l’abandon et qui devait vraiment offrir des conditions de vie difficiles à ses pensionnaires, surtout en hiver.
Fin de journée et camping de St-Etienne de Tinée
La descente vers la vallée de la Tinée, au cœur du parc du Mercantour est assez surprenante. Il ne vaut mieux pas se retrouver en galère par ici. Il n’y a absolument rien à part la nature et les arbres. Pas un seul hameau ou village !
Après 45min de descente je retrouve enfin la civilisation à Saint-Etienne de Tinée. Il s’agit d’un tout petit camping municipal d’une quinzaine d’emplacements organisée autour d’un lac artificiel avec pas mal d’activités pour les enfants. Ils ont même pensé à créer des casiers sécurisés pour recharger les batteries des appareils mobiles. Vraiment royal.
Le petit bonus d’une arrivée tôt est de pouvoir s’installer tranquillement, visiter un peu le village et aussi y acheter le repas du soir. C’est toujours dépaysant et intriguant d’entrer dans ces épiceries de villages reculés. Ce sont plus que de simples commerces. Ce sont de véritables lieux de vie et de services pour les habitants. Une sorte de tout-en-un indispensable au quotidien des locaux.
Visite du village
Bien que très isolé, le village est très joli. Un patrimoine historique très présent avec pas moins de 6 chapelles recensées. En hiver, un télécabine donne même accès à la station d’Auron, donc j’imagine que le village est également animé à cette période.






Je remarque également le premier panneau de signalisation indiquant Nice, prouvant que mon périple approche de sa fin mais je ne suis pas encore nostalgique.
Retour au camping avant la nuit noire pour le bonheur simple du repas après celui de la douche. Nous ne sommes pas nombreux et je remarque un intrus, un orvet, histoire de bien se rappeler qu’une tente ça se ferme si on ne veut pas avoir des visiteurs indésirables 🙂
Une clientèle vraisemblablement de randonneurs et aussi de passage comme moi. Je profite de la douceur de cette soirée avant de partir récupérer de cette nouvelle étape très exigeante.

Demain, la dernière journée ne s’annonce pas pour autant de tout repos. Certes, un dénivelé moindre (3100m) mais encore 182km de bitume à avaler. Et approchant de la Méditerranée, je redoute par-dessus tout les températures qui m’ont déjà bien assommé au cours de cette semaine.
Eh bien franchement bravo pour tes exploits et tes récits, le tout en solo . En plus d’un bon coup de pédale, tu as une sacrée mémoire pour détailler autant ton périple. Chapeau! Petite question, sais-tu combien pesait ton vélo avec tout l’équipement? Tu devais avoir un 34/30 voir 34/32 voir pour enquiller tout ce dénivelé j’imagine. On attend la fin du récit du séjour maintenant.
@Xavier, 30/30 je crois, je garde précieusement mon triple plateau il sert parfois 😉 Sinon pour le chargement, sacoche de selle 6.2kg / sacoche de guidon 3.2kg / cadre1 1.5kg / Cadre2 700g, total = 11.6kg. La dernière étape arrive dès demain.