Trail du Bélier 2024 – 42KM
Pour le défi de fin d’été, c’était le Trail du Bélier 2024 – version 42KM (et même presque 44km) et ses 2075m de dénivelé positif à La Clusaz.
Encore une nouvelle expérience, se confronter pour la première fois à un véritable trail montagnard : distance plus longue (plus qu’un marathon), dénivelé positif conséquent et surtout des ascensions plus longues tout cela en comparaison aux trail locaux du Beaujolais.
Evidemment, une institution locale, on s’attend donc à un gros niveau, les montagnards savoyards seront sans doute de sortie.
Trail du Bélier 2024 – Les préparatifs
Un logement fort spacieux déniché par les connaissances de Manu à Thônes à quelques 11 kilomètres de La Clusaz. Une installation dès le vendredi soir pour assister à l’arrivée de la première course en semi-nocturne et profiter pleinement de ce WE de fin d’été.
Beaucoup de monde de la partie, nous les colombiens et les Pops en supporters.
Courses et participants
3 courses sont organisées entre le vendredi et le dimanche : 15KM vendredi, 27KM samedi, 42KM dimanche. Ce qui permet aux plus fous de participer au challenge « super Bélier » qui consiste à enchaîner sur 3 jours les 3 courses. Le super Bélier est le seul challenge qui donne accès à une médaille de finisher. Je le dis car nous aussi, nous aurions bien voulu ce petit souvenir.
Julia : 43.7KM – D+2075m
Lina : 15KM – D+700m
Manu : 15KM – D+700m, 43.7KM – D+2075m, le warrior de la troupe
Yann : 43.7KM – D+2075m
Chacun ses objectifs : Ninnie veut valider la distance et la difficulté et ce sera un bon test en vue de la prochaine SaintéLyon 2024. Manu accompagnera Lina sur le 15KM et se fixe entre 5h15 et 6h pour le 42KM. De mon côté, essayer de courir à 10km/h soit environ 4h20 pour 43.7km.
Trail du Bélier 2024 – Cartographie et profil des courses
Pour le 15km on est sur quelque chose de très similaire en terme de dénivelé/distance par rapport à nos trails du Beaujolais. Et également sur le profil, pas vraiment de montées à forts pourcentages ni de descentes pentues.
La grand différence vient du 43.7km. D’abord car nous n’avons jamais testé ce genre de distances mais aussi car nous allons rencontrer des pourcentages très importants (entre 15 et 20%) et des descentes difficiles. Plus d’un tiers du parcours (15km) se fera en grimpette, de quoi user les participants.
Trail du Bélier 2024 – Les courses
Trail 15KM – D+700m
Nous avons assisté en supporters acharnés à l’arrivée de Manu et Lina en faisant vibrer la corne de brume. Nos voisins étaient ravis 🙂 Une première pour Lina qui préfère se mesurer aux terrains plats. Une première expérience réussie avec brio dans un temps tout à fait correct. Le drapeau colombien a flotté dans les rues de La Clusaz !
Trail 43.7KM – D+2075m
Je ne vais pas m’attarder sur la course de mes 2 co-participants Manu et Ninnie car je n’ai pas les éléments pour évoquer leur ressenti. Je me contenterai donc de donner leurs résultats.
Pour ma part, je voulais d’abord me rendre compte du niveau des bons traileurs, car je me doutais que le niveau serait relevé. Je voulais aussi voir, si après mes 2 distances longues (SaintéLyon 2023 et Trace des maquisards 2024), une distance intermédiaire pouvait davantage me correspondre.
Côté préparation, une bonne caisse, résultat de 100km de course à pied en vacances, mais une préparation totalement inadaptée au terrain du jour. 4 séances de côtes avec D+ entre 250m et 400m dans les 2 dernières semaines, sans la distance et sur le bitume. Bref, pas de quoi optimiser un résultat. Mais en sportif amateur, on compose avec ses contraintes d’agenda.
Réveil matinal à 5h30 pour un départ à 6h. Un départ prévu à 7h20 en 3 vagues. Nous sommes répartis sur les 3 SAS : Yann SAS1, Manu SAS2, Ninnie SAS3. Pour gagner du temps par rapport aux barrières horaires calculées sur l’heure de départ du dernier SAS, le premier objectif était de gruger et de faire en sorte qu’elle s’élace du SAS2 pour un bonus de 5min sur les barrières horaires.
La température matinale est plutôt fraîche (16°C) suite au passage d’un orage dans la nuit. Aujourd’hui, le temps sera donc couvert mais nous devrions ne pas trop nous mouiller.
Un peu d’échauffement, surtout pour moi car je connais mon caractère diesel et j’ai appris que j’avais besoin de faire monter les pulsations avant d’affronter un parcours qui débute par une côte. Manu et Ninnie se contente de marcher un peu.
Contrôle des équipements obligatoires dans les sacs prévus à 6h45 qui se résumera par un rappel sur notre responsabilité individuelle quant à la possession de ces équipements.
Comme prévu nous entamons l’opération SAS2, et grâce à une discussion entre le bénévole assurant les contrôles de dossards et un concurrent, Manu et Ninnie en profitent pour se faufiler ni vu ni connu. Objectif n°1 rempli.
Je rejoins mon SAS et nous sommes invités à prendre un chemin pour rejoindre la ligne de départ.
Un départ farfelu, car arrivés à la ligne de départ, le speaker commence à nous mettre dans l’ambiance puis effectue un décompte aussi expéditif que surprenant. Si bien que l’on se demande s’il s’agit du vrai départ. Du coup, je me bats dans les 400 premiers mètres avec ma montre, pour charger la trace et démarrer l’enregistrement.
Un bout de mise en jambes expéditif puisque nous avons repéré le profil et après 700m nous entamons directement l’enchaînement des 2 premières ascensions de 2km.
Un départ que j’aborde prudemment, et me faire bouchonner un peu me convient très bien pour éviter de démarrer sur un rythme trop fort. Un peu de pluie mais sur 2-3km pas plus.
Après quelques hectomètres sur des chemins où nous avons suffisamment de place, même si ceux qui sortent déjà les bâtons de trail sont un peu gênants, nous poursuivons par un petit single en S dans la forêt. Et là, on marche. Comme souvent, je constate d’ailleurs que marcher à une allure soutenue n’est pas naturel pour moi. Je dois m’activer pour ne pas perdre le contact.
Jusqu’au kilomètre 6.5, c’est à peu près le même scénario, les uns derrière les autres. Arrivés au sommet, nous basculons pour la première descente de presque 7km. Il faut alors mettre du rythme, tout en se rappelant qu’en bas de la descente nous n’aurons fait que le quart du parcours et qu’il faut donc en garder sous la pédale. La distance, c’est toujours l’enjeu, comment optimiser au mieux les ressources en fonction du parcours. Une descente roulante sans réel piège qui permet d’accélérer.
Nous passons sur un premier spot sympa, le lac des confins. Dommage, la visibilité n’est pas au top aujourd’hui, donc pour l’effet waouh il faudra revenir.
Ensuite, nous repartons pour plus de 5km d’ascension vers le massif de Balme, toujours aussi raide entre 15 et 20%. Donc de nouveau, beaucoup de marche à allure soutenue. Dans cette 2ème montée, je découvre d’ailleurs des douleurs inhabituelles. Je prends mal dans le bas du dos. Je n’ai pas voulu des bâtons de Pierre c’est bien fait. Aussi bien pour l’économie d’énergie, le soulagement des cuisses et du dos, je suis sûr que c’était le bon choix. Et je pense que ce sera encore plus vrai en fin de course quand la fatigue arrivera.
Cette seconde montée est difficile mais je m’en sors plutôt bien, je suis raisonnable, je gère et le rythme est bon.
Après avoir basculé au sommet du col du Voret et m’être remémoré quelques pistes pour les avoir fréquentées dans le passé, nous filons vers le crêt du Merle où est positionné le 2ème ravito au km19.8 sur lequel je ne compte pas faire l’impasse. Remplissage des flasques à l’eau et consommation de solides, voici le programme.
Toujours le même scénario, mettre du rythme sans tout donner dans la descente et éviter les fautes d’appuis pour ne pas se blesser. Tout se passe bien, beaucoup de monde au ravito car c’est aussi le point de transmission pour ceux qui s’élance en relais sur la distance. TUC, chocolat, un peu d’eau et je repars. Après coup, un arrêt trop expéditif à mon goût, il faut vraiment que j’apprenne à prendre me temps et me charger davantage sur ces ravitaillements. Les quelques secondes/minutes perdues sont plus anecdotiques que l’énergie emmagasinée.
Je poursuis l’aventure avec en ligne de mire le KM22-23 où les supporters devraient m’attendre. Passage au KM22 en 2H26, pour l’instant je suis sur une bonne allure puisque nous avons déjà effectué les deux tiers du dénivelé positif du parcours. Oui mais…
Petit coup sur le casque, personne au croisement de la route du col des Aravis. Dommage, mais je pense que cela m’aurait donné un petit coup de boost.
Mais je suis toujours bien, détendu, concentré sur ma respiration et mon hydratation.
Malheureusement, une faute de pied me fait trébucher et je chute lourdement sur le sol. Pas loin de la catastrophe car mon genou tape assez fort le sol. Heureusement, je ne me focalise pas sur la chute, je repars, je sens que c’est un bon coup mais je sens également qu’il n’y a pas de bobo , il faut simplement que la sensation de douleur intensive s’estompe. J’ai vraiment eu beaucoup de chance, je pense vraiment être passé tout proche de la blessure menant à l’abandon.
Je continue ma progression et vers le KM26, je commence à ressentir les premiers signes de fatigue. Les deux dernières ascensions et notamment la dernière montée au KM34 vers le plateau de Beauregard sont vraiment difficiles. Ceci dit, par rapport aux autres concurrents qui sont dans mon rythme je suis dans le match. Personne ne revient de l’arrière, je suis même souvent le seul à courir à basse allure dans les montées les moins corsées.
Mais je redoute le KM 41. J’ai repéré une dernière descente qui paraît particulièrement abrupte et je me demande bien à quel genre de terrain m’attendre. Et je ne vais pas être déçu, mais pas forcément de manière positive.
Les 2km sont un enfer. Une descente au milieu des pierres/roches et des racines d’arbres. Chaque appui doit être précis pour ne pas chuter et se blesser. A ce petit jeu, nous ne sommes pas à notre aise. L’âge te questionne davantage. Se faire un genou et ne plus pouvoir pratiquer de sport, ou encore un bon petit arrêt de travail. Au-delà de l’effort, c’est surtout la tension et le stress qui nous bouffe notre énergie dans ce passage. Je ne lutte pas, je laisse une bonne quinzaine de concurrents me dépasser et surtout je ne cherche pas à prendre leur pas.
Si bien que je sors de ce passage complètement lessivé. Il ne reste alors plus que 2km de sentier sous bois pour rallier la fin du parcours.
J’ai depuis longtemps abandonné mes ambitions. 4h20, puis 4h30, 4h45 et je vais plutôt viser les moins de 5h.
Enfin je retrouve une tête connu en la personne de Pierre. Il reste à savourer les 500 derniers mètres.
Pas une partie de plaisir ce Bélier, loin de là !
Ensuite, il me reste à goûter les diots du repas et accueillir Manu et Ninnie.
Le Bélier 2024 – Résultats et classements
Temps scratch – 42KM – D+2075m
Yann : 4h53min28sec (6min43sec au km, 8.9km/h). Résultats complets ici
Manu : 5h37min41sec (7min43sec au km, 7.8km/h).
Ninnie : 7h52min06sec (10min48sec au km, 5.6km/h).
Classement Scratch – 42KM – D+2075m
Yann : 62ème / 680 finishers (24 DNF/abandons – 85 DNS/non-partants)
Manu : 204ème / 680 finishers
Ninnie : 642ème / 680 finishers
Classement catégorie – 42KM – D+2075m
Yann : M1-2H : 9ème / 148
Manu : M1-2H : 40ème / 148
Ninnie : M1-2F : 15ème / 19
Le Bélier 2024 – Bilan
Si l’on commence par l’organisation, un sans faute, une seule déception, sur ce type de course difficile, j’apprécie avoir une médaille à l’arrivée pour récompenser l’effort. Pour le reste, une logistique parfaitement orchestrée par plus de 250 précieux bénévoles si nous voulons continuer de faire des courses à prix abordables.
Côté sportif, encore pas mal d’éléments à retenir. Premièrement, ma carrière dans le trail ne semble pas avoir beaucoup d’avenir. Peut-être qu’un défi un peu fou (j’écris cela devant le départ de l’UTMB) ou un lieu particulier pourrait me donner envie de faire d’autres courses mais je reste sur mon ressenti personnel. Je n’aime pas courir c’est plus fort que moi.
Sur le plan de la performance, tout dépend si on voit le verre à moitié vide ou à moitié plein. Dans le premier scénario, je suis arrivé assez loin de mon objectif (4h53 même s’il y avait 1.7km de plus qu’annoncé). J’ai pas si bien géré l’effort que cela. Un temps quasi identique entre la première partie du parcours et la seconde alors que nous avions déjà effectué les deux tiers du dénivelé positif dans la première moitié de course.
Si j’essaie de faire un bilan positif, d’abord j’ai réussi à terminer correctement sans un entraînement optimisé. Ensuite, le classement n’est pas si mal que cela compte tenu de la concurrence. D’autre part, par rapport aux indices de performance émis par les sites spécialisés, ma course est dans la lignée de ce que j’ai fait dernièrement. Et puis j’ai vraiment perdu du temps sur les descentes cassantes.
Un petit mot sur la performance de Manu et Ninnie. Pour Manu, après une première grosse saison de trail, on peut dire que la montée en puissance est spectaculaire. La 2ème saison colombienne s’annonce intéressante d’autant que le niveau là-bas semble inférieur et je prédis quelques podiums de catégorie à Manu pour cette année.
Pour Ninnie, c’est une excellente répétition pour préparer la SaintéLyon 2024. Une bonne dose de confiance emmagasinée. J’avoue qu’elle m’a impresssionné sur un terrain difficile. Comme je l’ai dit, finir un trail aussi difficile est presque une assurance de tenir la distance sur la SaintéLyon 2024. Chapeau bas en tout cas pour le Bélier, grosse perf !
Côté festif, un super WE passés entre amis, mêlant effort et convivialité, tout ce que l’on aime. Merci d’ailleurs aux supporters pour les encouragements ! Et vive la raclette !
Et maintenant ?
Une fin de saison qui frappe déjà à la porte. Je vais aller m’amuser une dernière fois en triathlon du côté de Gérardmer le dimanche 8 septembre. Un format courte distance avec surtout une volonté de profiter de la fête et de l’ambiance incroyable là-bas.
Ensuite, on verra si je cours un peu à l’automne sur les trails locaux (trail du tour des crus en septembre et trail des Grisemottes en octobre).
Mais je ressens aussi le besoin de marquer une pause. Retrouver de la motivation, de l’envie et du désir pour certaines épreuves, remettre au centre la notion de plaisir que j’ai un peu perdu.
Donc, je renonce à l’Ironman de Nice 2025 que j’avais pourtant réellement envie de faire.
On verra dans les prochaines semaines/mois si je programme des compétitions pour 2025 mais l’aventure sera peut-être plus le maître-mot de 2025.
P.S. : pas encore réussi à réduire la taille des vidéos pour les inclure.
Bravo à vous tous, faut quand même le faire 👋
Vous êtes de grands malades 🤣💪🏻🏅🥳 Félicitations !!
Bisous 😘
Bravo à vous 4 ! Chapeau bas. Heureusement que tu n’aimes pas courir.
Superbe résumé (pour une fois que je ne dois pas que te croire sur parole!! Bonne saison!