Lapierre Granfondo Mont Ventoux 2024
Un 10ème anniversaire ça valait bien une 1ère participation au Granfondo Mont Ventoux !
Le mont chauve, sans doute le col le plus étonnant en terme de paysages. On ne se lasse pas de cette impression lunaire au sommet.
Je commence à bien le connaître : 3 montées côté Bédoin (ce sera donc la 4ème), la plus mythique celle du Tour de France, et une montée côté Malaucène.
Un parcours de 118km et 3250m de dénivelé positif. 4 ascensions douces en guise d’apéritif et on finit par le Mont Ventoux avec arrivée de l’épreuve au sommet.
Un petit WE à Vaison-la-Romaine en famille, lieu du départ de l’épreuve, histoire de mixer une partie sportive et une partie loisirs. Les WE les plus sympas !
L’incertitude du week-end c’est vraiment la météo tellement les prévisions sont mouvantes : un jour WE orages, un jour le samedi oui mais pas le dimanche, puis le dimanche mais pas le samedi. Bref, je suis pas hyper confiant.
Plus de 4000 inscrits sur ce Granfondo Mont Ventoux 2024, enfin sur les 2 parcours cumulés (Mediofondo et Granfondo). On est donc sur de la grosse organisation. Une organisation bien huilée de l’inscription au parcours, en passant par le village exposants, la sécurité, la communication.
Comme 15 jours auparavant, j’enchaîne avec une nouvelle cyclo avec port du maillot de l’épreuve obligatoire. Et cette fois, même s’il ne faut pas prendre 5kg, il est à ma taille.
Samedi dans l’après-midi je vais donc récupérer mon dossard et mon pack de participant. Outre le maillot, nous avons également un bidon au design de l’épreuve. Et puis comme les marketeux ont bien bossé, la stratégie de cross-selling a bien fonctionné. Je me suis donc offert les chaussettes. Quoi qu’on en dise, on est tous un peu victime un moment ou à un autre 😉
C’est aussi l’occasion de découvrir du matériel et d’avoir des étoiles dans les yeux au stand Lapierre.
J’en profite pour poser la question qui fâche aux organisateurs : quelles sont les conditions d’annulation de l’épreuve ? Réponse : ce n’est pas prévu, d’ailleurs les prévisions météo sont en cours d’amélioration. Dans le pire des cas, une arrivée au Chalet Reynard est prévue en cas de dégradation au sommet du Mont Ventoux.
Légèrement rassurant mais pas totalement, on verra bien le jour J.
Le reste de la journée c’est détente, bouées et toboggans ! Le camping est gavé de cyclistes, comme dit Ninnie : « J’en peux plus de ces cyclistes !!!! ». C’est vrai qu’il suffit de tendre les oreilles pour s’apercevoir que ça ne parle que vélo : « T’as mis combien pour demain ? 36-30 et toi? », « l’année dernière on était à bloc les 100 premiers kilomètres, mais alors au pied du Ventoux, j’ai explosé ».
Même moi j’avoue que ça va 5 minutes, mais le vélo, je préfère le pratiquer que le commenter. Et puis on ne va pas se mentir, ça se regarde un peu chez les cyclistes 😉
Après une bonne ventrée du soir je ne me couche pas trop tard car mon intuition est qu’il faudra arriver tôt sur la ligne de départ le lendemain. Et quand je dis tôt c’est bien avant les 7h30 du départ, je les vois dans le camping ou sur les routes alentours, je sens qu’ils sont chauds comme la braise !
Levé à 5h50, départ pour la ligne de départ à 6h15. Quand j’arrive sur place à 6h25, effectivement c’est déjà bien blindé.
Je me faufile à l’arrache pour ne pas être trop loin. Et après c’est la longue attente d’1h dans le SAS de départ. Même si il y a quelques trucs à voir (des vélos ou des vélos), au bout d’un moment l’attente est longue. Ninnie et Tatalou viennent me voir au départ ça permet d’avoir quelques têtes connues, c’est toujours sympa.
Lapierre Granfondo Mont Ventoux 2024 – La course
7h30, enfin nous sommes libérés !
Le départ n’est pas aussi nerveux que ce que j’ai déjà connu mais peut-être car je suis un peu loin sur la ligne de départ.
En revanche les premiers kilomètres sont compliqués. Nous ne savons pas trop ce qui se passe à l’avant mais nous allons enchaîner les freinages brutaux. Heureusement, l’alerte se répand dans le peloton et les chutes sont évitées. Mais 4-5 fois de suite c’est assez pénible.
Puis à la faveur de routes plus larges et de la fin des 3km neutralisés, l’horizon s’éclaircit.
Il y a moins d’électricité mais il faut dire que le programme est suffisamment copieux pour que tout le monde s’économise au départ.
Première bosse au bout de 5km, on parle plus de bosse que de col, à la fois en raison de la longueur (1.9km) et du pourcentage moyen (4%).
Donc ça roule assez fort puis on bascule dans la descente vers Bédoin où l’on prend furtivement la route du Mont Ventoux sur 1km pour y revenir plus tard en fin de parcours pour le dessert.
On enchaîne assez rapidement sur la 2ème difficulté du jour, cette fois un vrai col. Près de 10km et 4.9% de pente moyenne pour le col de la Gabelle. L’effort devient plus sérieux et la sélection naturelle se fait.
Et nous sommes récompensés par une descente comme j’en ai rarement vu. Route ultra large, 0 risque, et de beaux pourcentages, de quoi prendre de belles vitesses. Alors la c’est la régalade du chef, vous savez combien j’adore la descente.
Cependant, pour une fois je ne suis pas totalement libéré car je ne suis pas seul et la manière de descendre de mes compagnons du jour ne me va guère. Ca roule fort en ligne droite mais au moindre virage ça freine beaucoup trop à mon goût. Dommage, je pense que les 100km/h étaient à portée de main.
On se contentera des plus de 88km/h que j’ai vu sur mon compteur et du 91km/h annoncé par Strava. En tout état de cause un record, ma dernière pointe de vitesse remontait à mes 15 ans dans la descente de l’Alpe d’Huez. J’avais été ralenti par une BMW à 87km/h. Ne me jugez pas, c’est vrai, sur 2 pneus de 25mm de large, c’est un peu osé et risqué. Chacun ses peurs, moi je me sens à l’aise dans l’exercice.
Une descente de 8.5km, j’aurais voulu qu’elle dure 20km ! Au pied nous traversons le village de Villes sur Auzon avant d’emprunter les Gorges de la Nesque.
Après avoir kiffé comme un dingue dans la descente, ici on en prend plein les yeux. Mes compagnons de route ont en plus eu la bonne idée de ralentir sur ce tronçon. Une route qui déploie un spectacle grandiose, un canyon sauvage où les falaises immenses plongent presque à la verticale. Les passages sous les tunnels creusés dans la roche sont impressionnants, peu rassurants, mais on évite de réfléchir.
C’est vraiment l’un des plus beaux moments de la journée, d’autant que pour moi, c’est une nouveauté, contrairement au Ventoux. 18km de pur émerveillement jusqu’au Rocher du Cire.
Ensuite, comme nous avons parcouru une boucle, nous repassons par le col de la Gabelle.
A partir de là, nous savons qu’il nous reste 11km pour se reposer en descente avant d’affronter le géant de Provence.
Nous ne montons pas l’intégralité du Ventoux, il est coupé de ses 2.5km les plus faciles 🙂
Nous rejoignons donc la route du Mont Ventoux à Sainte Colombe.
J’ai déjà mes repères, je connais le virage fatidique de St Estève, à partir d’où commence l’enfer de 10km jusqu’au chalet Reynard.
Pas un mètre de répit, on connaît la chanson. Au départ, j’attaque gentiment pour ne pas griller mes cartouches tout de suite. Le rythme n’est pas dingue mais c’est ma stratégie car je connais la montée. S’il reste des jambes, on accélèrera progressivement après le chalet Reynard.
Et puis comme d’habitude, les 2 derniers kilomètres qui sont très pentus, on finira comme on peut.
Mais cela ne se passe pas comme je veux, à 6km du chalet Reynard, je sens une énorme faim arriver. Cette sensation, je la connais bien, elle présage le pire.
En gros 2-3km plus tard, il n’y aura plus rien dans le moteur et les jambes seront incapables d’envoyer la puissance que demande la pente. Je prends ma dernière barre énergétique en espérant que cela suffise.
Mais chose promise, chose due, les 3 derniers kilomètres avant le chalet Reynard sont un enfer. Même sur le replat du chalet, là où d’habitude j’en profite pour remettre un peu de rythme je ne peux rien faire. J’ai plus qu’une seule idée en tête, la qualité et surtout la quantité du ravito !
Cette pause se situe 200m après le chalet Reynard, je mets donc le pied à terre pour boire et me restaurer copieusement. Pas ce qui se fait de mieux, de la pizza. Quoique, à ce moment, je pense que je peux manger n’importe quoi. Je n’ose pas faire le sauvage, mais j’aurais vraiment envie de me goinfrer.
Je prends un peu de bretzels salés. Pas sûr que cela suffira pour retrouver un vrai rythme mais de quoi assurer la fin du parcours.
Je repars donc pour les 6 derniers kilomètres. Alors malgré un vent dans le dos qui nous est favorable, ce n’est pas le rythme fou-fou !
Il faudra s’en contenter. Au moins, comme je suis déjà au ralenti, je ne vais pas les trouver aussi durs que d’habitude les 2 derniers kilomètres.
Dernier virage ultra pentu et dernière rampe infernale et c’est enfin la ligne d’arrivée.
Lapierre Granfondo Mont Ventoux 2024 – Résultats et classements
Pour l’anecdote ces résultats car ni j’ai la prétention d’avoir le niveau d’un cycliste amateur, ni je n’ai d’objectif sportif autre que m’entraîner et me défier personnellement sur ce type d’épreuves au long cours.
Temps scratch : 4h57min18sec, (24.62km/h, +1h03min45sec du vainqueur). Résultats complets ici
Classement Scratch : 319ème / 1971
Classement catégorie – H45-49 : 30ème / 226
Montée du Ventoux : 1h40min40sec, 637ème / 1971 (ce qui confirme une bien mauvaise montée par rapport au classement scratch)
Lapierre Granfondo Mont Ventoux 2024 – Le Bilan
Que dire ? Un superbe tracé sur de très belles routes. Une vraie belle découverte, les gorges de la Nesque, juste merveilleux. Une météo qui a été très clémente avec nous puisque les orages annoncés ne sont arrivés que vers 16h. Les trombes d’eau et les grêlons de la taille de billes sont bien arrivés ensuite.
Dommage d’avoir encore eu un raté d’alimentation. Une science que j’ai bien du mal à maîtriser même avec un grand nombre de compétitions à mon actif.
Comme conséquence, la plus mauvaise ascension du Mont Ventoux sur 4 côté Bédoin.
Mais il faut savoir tempérer le propos. J’avais choisi de suivre des groupes rapides, et peut-être j’ai sous-estimé l’énergie consommée pour produire ces efforts jusqu’au pied du Mont chauve. Il faudrait peut-être augmenter l’apport énergétique aux efforts produits, c’est peut-être la clé.
Une Lapierre Granfondo Mont Ventoux 2024 bien organisée, très sécurisée avec des dangers très bien signalés.
Quelques cyclistes qui parfois oublient bien vite qu’ils ne sont que des amateurs, manque de fair-play, des remarques et comportements déplacés…
De beaux petits goodies, que ce soit le maillot ou bien les bidons ou encore la médaille de finisher ci-dessous.
Aucune idée s’il y aura une prochaine mais j’ai ajouté une belle épreuve à mon histoire sportive.
Et pour la suite ?
Enfin se profile le début de la saison triathlon. Et ça commence fort avec un format L (ou Half), longue distance ce WE, le 23 juin à Doussard l’extrémité du lac d’Annecy.
Qui dit format L, dit exigence : 1900m de natation, 90km de vélo et 20km de course à pied.
Je me sens prêt, on verra bien ce que les jambes en disent ce week-end.
Le souhait c’est d’abord une météo clémente car les temps sont durs pour le sport en extérieur.
Mais à l’heure où j’écris ces quelques lignes l’incertitude météo est encore totale. Cross fingers !
Bien conté, je m’y suis cru !! Vous commencez à me donner envie avec votre Ventoux par-ci, par-là ! On peut camper au sommet ? J’y poserai peut-être un jour mes sacoches de cyclotouriste ! Par contre, du pur Yann, pas d’objectif sportif mais au final 30e/226 en Master !!! Bravo mais j’aurais aimé voir le résultat si tu y étais allé avec un objectif !!!
Le Ventoux c’est forcément à voir (à l’aube, au coucher du soleil, peu importe quand) et aussi à faire même si c’est dur. Pour camper, sans doute compliqué au sommet d’autant que je ne suis pas sûr qu’on te laisse faire. Mais plus bas, du côté de la station du Mont Serein, je pense que c’est envisageable, en sauvage ou même en officiel (camping existant).