Triathlon des Gorges de l’Ardèche 2021 – Format L
En me présentant au triathlon des Gorges de l’Ardèche, j’effectue mon grand retour. Je n’avais plus pris le départ d’un triathlon depuis le Natur’M des Gorges du Verdon en octobre 2019. On sait ce qu’il s’est passé depuis et on évite de penser à demain pour savourer l’instant présent.
Le retour de l’aventure, le stress du challenge de trop, l’excitation et l’impatience de le vivre. Ce sont autant d’émotions qui s’emparent de nous lors de ces rendez-vous. On le recherche, on l’aime mais on le redoute tout à la fois.
Mais comme c’était trop beau, une bonne nouvelle peut en cacher une mauvaise. 48 heures avant, j’apprends l’annulation du triathlon local de Villefranche-sur-Saône par manque de bénévoles !
Dommage quand même, ils auraient pu tenter un appel auprès des participants. Nous aurions sans doute pu mobiliser quelques bonnes âmes dans notre entourage.
Annulé en 2020 et 2021, vraiment déçu car le parcours revu en vélo s’annonçait séduisant.
Le check de début de saison
Mais d’abord faisons un petit point de début de saison. Alors 2019-2021, le bonhomme a pris 2 ans. Je ne me sens pas encore totalement sur le retour, néanmoins ça compte plus maintenant qu’il y a 10 ans.
Taille: 1m78, Âge : 45 ans, Poids : 64 kg
Catégorie : V2H. Ah oui, au passage, je passe dans la catégorie Vétéran 2 Hommes, c’est à dire la classe d’âge 45-49ans.
Question forme, elle est plutôt bonne, à la faveur d’un bon entraînement. Un peu plus de 3000km au compteur du vélo pour 2021, ce qui est énorme pour moi. Quelques virées de plus de 100km et une belle semaine en montagne en vallée de Maurienne où je me suis goinfré d’ascensions mythiques. Une nouveauté côté entraînement, j’ai intégré des séances spécifiques sur une côte de 1,5km près de la maison. L’idée est dans la lignée de l’effort fractionné en course à pied.
En course à pied, un gros changement de philosophie opéré en début d’année. Il faut savoir composer avec son âge et je trouvais que mes allures d’entraînement étaient beaucoup trop élevées. Je peinais de plus en plus pour enchaîner les séances. Après de nombreuses lectures, je me suis convaincu d’écouter la tendance générale. Celle-ci recommande 80% de footing (ou endurance fondamentale, c’est à dire en aisance respiratoire). Pour le reste, 20% d’allures spécifiques (séances allure course, fractionné, en côtes…).
Enfin, côté natation, c’est presque le néant absolu. Après 8 mois d’arrêt total en raison des fermetures, j’ai repris début juin pour enchaîner 12 séances de natation. Mais 20km de natation ne suffiront pas pour être au top sur cette première course.
Ceci dit, tel un gros caillou dans l’eau que je n’ai pas grand chose à perdre dans cette discipline. Les 12 séances ont au moins permis de m’assurer que j’étais capable d’assumer les 1700m de natation qui seront au programme à Saint-Martin-d’Ardèche.
Retrouver ses repères
Repartir à l’aventure c’est aussi retrouver son organisation. Côté matériel, j’écarte la déconvenue grâce à une checklist que j’ai composée au fur et à mesure des années. Celle-ci me permet de me libérer d’un stress inutile.
En revanche, il y a tout le reste. Alors voilà, tu pars sans même une veste ou un pull. Heureusement le WE a été chaud et même à 5h30 du matin le jour du départ, il faisait déjà 17°C.
Et pour manger ses pâtes et son yaourt, comment faire sans couverts ? Gros malin, pas le choix, je me suis honteusement permis d’emprunter une fourchette et une cuillère sur une aire d’autoroute.
Parlons-en d’autoroute, le post-covid est euphorique ! Même un vendredi matin en partant à 10h30, il m’a fallu 4h (un peu moins sans la pause déjeuner) pour arriver sur place au lieu de 2h30 !
Ce sont les petites anecdotes qui alimentent les souvenirs 😉
En revanche côté réelle frustration qui commence à peser, ce sont ces virées seul.
C’est un peu de ma faute, je me suis mal organisé. J’ai oublié également que Ninnie n’avait pas la même générosité niveau congés. Bref, j’ai dû me résigner à partir seul ce week-end. Mais j’ai retenu la leçon. Lors des prochains RDV de la rentrée, je ne serai pas seul ! Heureusement, ils sont toujours là pour m’envoyer des petits SMS et des photos qui donnent du baume au cœur.
Et pour eux également c’est difficile. Même s’ils savent que je maîtrise globalement bien la situation, c’est toujours une petite angoisse d’attendre pendant des heures des nouvelles car je ne peux pas les informer pendant la course.
Triathlon des Gorges de l’Ardèche – Programme du jour
On parle donc de triathlon longue distance. Mes recherches de nouveauté s’amenuisant, j’ai finalement opté pour revenir sur des terrains connus mais toujours aussi exceptionnels. Pour rappel, j’avais participé au triathlon des Gorges de l’Ardèche, déjà en format longue distance. C’était lors de l’édition 2018 qui accueillait les championnats de France de la distance. Un colossal week-end enchaînant le triathlon L des Gorges de l’Ardèche et le lendemain l’étape du Tour 2018. Ce week-end là restera sans doute pour longtemps une aventure monstrueuse.
Moins relevé qu’en 2018, une partie natation dans la rivière d’Ardèche réduite à 2km, puis finalement à 1.7km en raison des contraintes d’organisation liées à la crise sanitaire.
Côté vélo, 77km, D+1134m, un parcours très vallonné qui nous verra rejoindre Vallon Pont d’Arc par l’ouest. Chemin du retour par la route des Gorges, l’argument qui m’a convaincu de m’inscrire sur cette distance.
Et pour finir, au plus fort de la chaleur, sans doute plus de 30 degrés vers 11-12h, il restera un beau parcours de course à pied mais exigeant. 18km et un peu plus de 300m de dénivelé positif. Une originalité : la traversée de l’Ardèche sur un pont de canoës (pas à la nage comme on pourrait le croire sur la carte), l’autre traversée se faisant sur le pont suspendu de Saint-Martin-d’Ardèche. Après cette traversée, de l’autre côté de la rive, la difficulté du parcours avec la montée vers la village d’Aiguèze. Le passage dans le village d’Aiguèze est à la fois pittoresque et charmant.
Les objectifs sportifs
Pour les objectifs du jour, je me suis fait une idée en regardant les parcours et les résultats de l’année 2019.
Natation, pas d’objectif à part tenir la distance mais les temps de 2019 me font peur sur le niveau de la concurrence ! Il est vrai qu’en Ardèche, j’ai l’impression que le niveau est toujours très élevé.
En vélo, la barre est très haute. Compte tenu de la configuration (D+1134m), une moyenne kilométrique de 32km/h, soit 2h25min me semble dans le grand max que je puisse faire par rapport à mes capacités.
Et enfin, je vise moins de 1h30 pour les 18km de course à pied restants avec une cible haute à 1h21min soit 4min30sec au km.
Ce qui me positionnerait entre la 50ème et la 100ème place au classement.
Mais attention, les pronostics, on a vu ce que cela donnait à l’Euro 🙂
Triathlon des Gorges de l’Ardèche – La course
Un départ matinal programmé à 7h30. Comme à mon habitude, j’aime prendre le temps d’apprécier donc je viens souvent plus d’1h avant le départ. Je ne déroge pas à la règle puisqu’après un réveil à 5h, je pénètre dans le parc de transition à 6h15 soit 1h15 avant le début de la course.
Le sommeil a été un peu perturbé sans doute par un peu de stress inconscient mais je ne suis pas non plus fatigué. J’ai encore galéré la veille pour trouver une pizzeria capable de me servir une bonne assiette de pâtes et j’ai finalement trouvé mon bonheur à 5km de l’hôtel.
La journée s’annonce comme prévue, à savoir ensoleillée et chaude, comme un triathlon des Gorges de l’Ardèche 🙂 . Pour l’instant la température est agréable mais cela ne durera pas, 35°C sont annoncés au plus haut de la journée. Aucun problème pour le port de la combinaison, l’eau étant à 21.5°C, nous sommes largement dans la plage autorisée. Pour une fois, les arbitres ne semblent pas trop tatillons, eux aussi ont peut-être aussi perdu leurs habitudes 😉
Côté matériel, c’est toujours le festival. Je suis de plus en plus relégué dans les parents pauvres de la discipline. Encore un bel inventaire à chiffrer, je ne serai pas étonné que l’on frise ou dépasse le million d’euro sur le parc à vélo.
Pas d’échauffement possible dans l’eau, nous serons lâchés directement pour la course.
Comme c’est souvent le cas, c’est un sentiment étrange: de l’envie, du stress, des doutes et de l’espoir de passer une bonne journée et de prendre un maximum de plaisir. Certains cherchent la souffrance, moi je préfère le plaisir, à chacun son kiff !
Après le briefing habituel de l’arbitre principal, nous rejoignons en groupe les bords de l’Ardèche.
Effort 1 – La natation
7h45, avec 15 minutes de retard, nous sommes enfin libérés de 18 mois d’attente. Une traversée de l’Ardèche sur 20m afin de rejoindre une première bouée pour ensuite remonter la rivière sur 1/3 du parcours. Puis, dans le sens du courant pour les 2/3 de la natation restante. Je comprends pourquoi j’étais abasourdi par les temps de natation en 2019 : forcément, le courant ça aide 🙂
Pas sûr que cette bouée ait été le choix le plus judicieux de l’organisation. La grande lessive est à la hauteur du goulet d’étranglement créé par cette bouée et ce premier virage à 90°C vers la droite.
Finalement, c’est ce qui est bien dans la vie, même lorsque l’on croit avoir tout vu, il y a toujours un truc en plus. J’avoue que ce virage est mémorable. 500 thons agités pris dans un filet de 50m2, croyez-moi ça fait des coups de nageoires (et pas que) qui se perdent.
Malheureusement, il n’y a pas que le virage, les 200-300m suivants sont également très compliqués avec beaucoup de proximité entre les concurrents et pas beaucoup de gestes barrières 🙂 Pour ne rien arranger, j’ai mes lunettes qui prennent l’eau sur l’oeil gauche (ce qui ne m’arrive quasiment jamais), ce n’est donc pas la folie.
Mais j’ai l’expérience qui parle pour moi. Dans ces situations, je sais qu’il faut vraiment garder son calme et sa respiration. Certes, c’est bien de le dire et de le faire, mais ce n’est pas pour autant que cela aide à nager. Dans cette phase de la course, il ne faut pas trop espérer de l’efficacité dans la nage. Il faut surtout faire en sorte de se frayer (pas mal pour des poissons :-)) un chemin. Pas facile quand le concurrent de droite et de gauche vont moins vite que vous mais qu’il n’y a pas la place au milieu pour passer.
Les sensations sont correctes mais pas dingues non plus. Je ne m’attendais pas à mieux, du fait de la reprise très tardive. Au moins, fort de la flottaison assurée par la combinaison, je n’ai à me concentrer que sur les mouvements de bras, ce qui facilite la tâche.
Puis progressivement, l’horizon se dégage et je peux enfin aligner les mouvements de crawl sans me préoccuper de ce qui se passe autour de moi toutes les 5 secondes.
Un petit retour de l’embouteillage à la bouée du demi-tour et ça repart dans le sens du courant. Niveau orientation, je ne sais pas trop, je veille à avoir toujours des concurrents en visu, même si comme à mon habitude, je dérive vers la gauche. La température de l’eau est vraiment idéale, ni trop chaude ni trop froide.
Même si le retour a lieu dans le sens du courant, celui-ci ne doit pas être trop fort car j’ai du mal à avoir la sensation d’être porté. Je sens le manque d’entraînement, lorsque j’essaie de pousser un peu plus sur l’eau, ça tire dans les bras !
Fin du parcours natation, qui selon mes vérifications étaient aux alentours de 1700m (les copains triathlètes ont des montres qui passent dans l’eau, pas comme la mienne). Sortie en 27min40sec soit 1min37sec au 100m, qui ne veut rien dire à part confirmer que le courant aide (je suis péniblement capable de tenir entre 1min45sec et 1min50sec au 100m).
En revanche, le classement permet de se faire une idée et finalement la performance n’est pas trop ridicule : je sors en 93ème position de l’eau soit dans le 1er cinquième des concurrents. Je n’en n’aurais pas espéré autant, je m’en contente pleinement.
A la sortie de l’eau, je ne le sais pas encore. Mon seul repère visuel, ce sont les vélos dans le parc de transition. Et c’est vrai que je me fais la réflexion que j’en vois tout de même encore beaucoup par rapport à d’habitude.
Je file vers mon emplacement pour tenter une transition éclair, ce qui ne me ressemblerait pas.
Pas de miracle, je galère encore avec cette combinaison néoprène (je le savais que je devais m’entraîner la semaine précédente ! Mais je n’ai pas eu le temps 🙁 Pour le reste tout s’enchaîne correctement, je peux continuer mon aventure.
Effort 2 – Le vélo
D’après la carte, le parcours vélo débute par une longue ascension de 10km, entre faux plat montant et côte. Bref, la mise en action doit être rapide, mais il ne faut pas non plus se griller les ailes. Les sensations sont au rendez-vous et j’entame la remontada qui sera je l’espère fructueuse.
Mais cette remontada n’est pas habituelle. Au bout de 10km je comptabilise une cinquantaine de concurrents dépassés quand d’habitude je les compte par poignées. Il faut se rassurer en se disant que j’ai du sortir de l’eau à une place inhabituelle. De toute façon, mes sensations sont bonnes, donc si ce n’est pas une question de position, c’est juste que la concurrence est plus forte, donc je ne peux rien faire.
Petite descente jusqu’au kilomètres 17 environ avant d’entamer une nouvelle ascension jusqu’au kilomètre 27. Puis nous entamons la longue descente de 11km vers Salavas et Vallon Pont d’Arc.
Arrivé sur ce secteur, nous sommes en pleine zone touristique et cela se complique un peu. Heureusement, il est encore tôt (aux alentours de 9h30).
Mais il faut parfois faire un peu de zigzag entre les voitures. Puis sur le début de la route des Gorges, un bus ne s’arrête pas malgré la signalisation de l’organisation et je me retrouve contraint de respirer ces savoureux gaz d’échappement !
Et doubler un bus sur la route des Gorges ce n’est pas simple ou plutôt c’est un peu risqué ! Heureusement il finit par se ranger sur le côté et je retrouve l’air pur, la visibilité et la route libre.
Après le passage au fameux Pont d’Arc, tout juste le temps d’admirer cet ouvrage naturel toujours aussi charmant que nous entamons la grosse difficulté du parcours.
Appelée montée des Gorges ou col de Serre Tourre, c’est un coup de cul de 3km à 8% de moyenne. Heureusement c’est court, mais il faut bien gérer. Pas trop se laisser aller et pas en faire de trop pour ne pas risquer la panne sèche plus tard.
Le coup de pédale n’est pas complètement aérien mais je semble me défendre par rapport aux triathlètes que j’ai en visu.
Dans l’ascension, un spectateur nous annonce le classement : 47ème j’entends à mon passage. Je me dis : « Quand même, c’est pas mal du tout ! ». Voilà de quoi me booster pour la suite de la course.
Au sommet du col de Serre Tour, outre la vue imprenable sur les Gorges de l’Ardèche, on est heureux de pouvoir profiter d’une petite descente d’1km avant d’enchaîner sur une dernière montée moins raide (5%) de 2km.
Ensuite il reste à plonger vers Saint-Martin-d’Ardèche avec un enchaînement de descentes interrompues sans cesse par des petits coups de cul qui font mal aux pattes à ce stade de la course (eh oui déjà près de 3h d’efforts !)
La remontada n’a pas été aussi flagrante à vélo, mais d’après le classement annoncé par ce spectateur, cela semble tout à fait normal.
De plus, hormis 2 exceptions, je n’ai pas d’autres cyclistes qui m’ont doublé.
Retour au parc de transition, je prends le soin de déverser le reste de mon bidon d’eau récupéré au ravito sur la tête et le corps, histoire de bien me rafraîchir avant de repartir.
Outre la transpiration de l’effort, c’est maintenant la chaleur qui s’installe progressivement sur les bords de l’Ardèche. Bientôt 11h, la température doit maintenant dépasser les 30. J’ai relevé un 38°C sur des données Strava d’un autre participant mais j’en doute. Peut-être plutôt 35°C selon moi.
Deux choses dès lors, ne pas craindre la chaleur et bien s’hydrater pour éviter le coup de chaud. Normalement ce n’est pas mon cas, j’ai espoir que cela se confirme.
Effort 3 – La course à pied
Le parcours vélo ayant déjà bien sollicité les jambes, les sensations sont étranges voir inexistantes au démarrage. La première partie de la boucle à pied est plutôt facile. Passage au 1er km, 4min23sec, c’est bien, même si je n’ai aucune sensation, ça avance, je peux être rassuré.
Première traversée sur ce fameux pont de canoës, ça donne un supplément de fun à la course, c’est sympa et très stable d’ailleurs.
Ensuite il faut grimper vers Aiguèze et là ça se complique, la montée est difficile avec même un bout que seuls les premiers pourront sans doute passer en courant. Pour les autres ce sera de la marche rapide ou encore moins rapide pour les plus fatigués 🙂
Puis le passage dans Aiguèze est top, on se croirait dans un village de provence. Les petites places ombragées sous les arbres, les terrasses de café, on est en vacances, ah non pas nous ! De plus, nous sommes à l’ombre, ce qui n’est pas désagréable compte tenu de la chaleur. On se faufile dans les petites ruelles pour enfin sortir du village.
Nous entamons là un long faux plat montant pour aller chercher une épingle et revenir vers la fin de la boucle qui se fera sur 3km en descente. Arrivé au demi-tour, je comprends que ce sera ici la seconde difficulté du parcours. Que c’est long, tout cela en pleine chaleur, pas un arbre, l’air s’y fait rare.
Dans ce long chemin de croix, je croise sans doute la 1ère féminine (confirmé à l’arrivée). Le moins que l’on puisse dire, c’est que même si, elle, est en descente, la foulée est aérienne, j’ai l’impression qu’elle vient de commencer son footing du matin :-). Je ne sais pas combien elle va me mettre de minutes sur la partie course à pied mais certainement une belle poignée ! (4 minutes après vérification des chronos)
En attendant on repart vers le point de départ pour enchaîner la seconde boucle. Pour l’instant mon allure est régulière, je ne suis pas dans le dur, je ne cherche pas non plus à en faire plus, je sais que les défaillances à ce stade de la fatigue sont compliquées à gérer.
Sur le 2ème tour, mon allure est sensiblement la même, je commence à ralentir du fait de la fatigue mais pas trop. Je comptabilise 35sec de plus par rapport au 1er tour. Ceci est tout à fait correct. J’ai du ralentir sur la fin du second tour en raison de douleurs au ventre. Je soupçonne encore et toujours un problème d’alimentation.
Mon dieu que c’est compliqué à comprendre ses besoins sur des épreuves si longues. J’ai la sensation qu’il manque du solide dans le ventre. J’ai tardé à reprendre une barre énergétique car ce n’est pas facile à manger lorsque l’on court.
Mais j’arrive à contenir la douleur avec un rythme légèrement plus lent. Mais ce petit coup de moins bien est sans commune mesure par rapport à ma 1ère expérience ici en 2018 où j’avais dû m’arrêter net 2 ou 3 fois.
Dernier tour, les douleurs sont toujours là mais j’ai passé un stade, j’ai déjà la ligne d’arrivée dans la tête. D’ailleurs, je n’ai plus le sentiment de voir des concurrents ni à l’arrière ni devant, même si se repérer est difficile puisque maintenant, concurrents dans leur 1ère, 2ème et 3ème boucle se mélangent.
Il faut davantage slalomer pour dépasser les concurrents qui sont dans le dur mais ça reste gérable.
Comme à mon habitude, je commence à lâcher prise mentalement et n’ai plus trop envie de me battre. Et comme la douleur au ventre est toujours là, j’ai peur qu’un dernier sursaut de panache me soit fatal. Donc je rallie gentiment la ligne d’arrivée.
Voilà, le job est fait après cette longue période d’abstinence, reste à évaluer les chronos avec déjà une certitude que ma moyenne en vélo a été très bonne.
Triathlon L des Gorges de l’Ardèche – Classements et résultats
Pour le temps de référence, nous n’avons pas mieux : 3h28min13sec, 46 minutes de moins pour le champion de France ! Et 4h07min39sec pour la 1ère féminine, championne de France 20-24 ans et vice-championne de France toutes catégories. Bravo à tous les deux ! Nous ne jouons pas dans la même cour, nous n’avons pas le même moteur, je pense que le leur vient de la maternité Ferrari ou Mercedes !
Classement scratch : 28ème sur 457 finishers (3 disqualifiés, 21 abandons).
Classement scratch (fichier PDF)
Toujours autant étonné par le nombre d’abandons que je trouve très faible compte tenu de la difficulté du parcours et de la chaleur. Comme quoi, on ne participe pas à ce genre d’épreuves en touriste, pas de hasard.
Catégorie V2H : 1er / 59 (Waouh la gloire !!! 🙂 )
Temps et classements par discipline :
Natation (1700m) : 27min41sec, 93ème / 457
Vélo (77km / D+1134m) : 2h18min54sec, 27ème / 457 / Evolution +58 places
Course à pied (18km / D+300m) : 1h23min15sec, 37ème / 457 / Evolution + 7 places
Triathlon des Gorges de l’Ardèche – Le bilan
Un vrai plaisir de revenir sur ces terres 3 ans après. Quel décor, quelle organisation, quels parcours ! Tout cela accompagné par le beau temps, c’était un début de saison idéal, encore plus vu le temps que nous avons du côté de Lyon actuellement. Bref, je valide une nouvelle fois ce triathlon des Gorges de l’Ardèche comme l’un des plus beaux de France.
Pour le côté sportif, c’est au-delà des mes espérances et de mes objectifs. D’abord une très très grosse performance à vélo. Même en bonne forme, je pensais au grand max pouvoir tenir une moyenne de 32km/h et je rêvais de 32.5km/h. Finalement je boucle le parcours de 77km avec D+1134m à 33.2km/h, je me suis moi-même surpris je dois dire. Probablement mon meilleur classement vélo (27ème) sur une épreuve d’un niveau aussi relevé.
Bonne performance en course à pied également et surtout une belle maîtrise.
Enfin la petite surprise vient de la natation. Autant je ne peux pas tirer de conclusions sur les temps car les 2 tiers de la nage se faisaient dans le sens du courant. En revanche, ma place à la sortie de l’eau est un indicateur puisque nous avions tous les mêmes conditions. 93ème à la sortie de l’eau, c’est plus qu’honorable par rapport au volume d’entraînement.
Un petit mot quand même sur les transitions qui coûtent de plus en plus cher dans le haut du tableau. Pour la transition natation-vélo, je suis 220ème et je perds en moyenne une bonne minute sur mes adversaires directs. J’ai encore galéré pour quitter a combinaison néoprène, il va falloir songer à s’entraîner !
Pour la seconde transition, c’est moins flagrant, 113ème et j’abandonne 30 secondes environ. Mais là, la perte de temps est presque volontaire. J’ai pris le temps de me rafraîchir avec le reste d’eau du bidon de vélo et faire une petite pause après le gros parcours vélo.
Au cumul, on est très au-dessus de mon objectif de faire un classement compris entre la 50ème et la 100ème place. 28ème, mon meilleur résultat en longue distance, devant le Ventouxman 2019
Voilà donc un début de saison en fanfare, pourvu que cela dure !
On ne reviendra pas sur ma frustration de vivre ce week-end seul, mais encore merci à mes loulous et Ninnie pour les encouragements à distance, et plus généralement à tous ceux qui m’ont envoyé des messages d’encouragement et de félicitation, on se sent un peu moins seul.
Et la suite…
Cap sur le Vercorsman XL à Saint-Nazaire-en-Royans (Drôme) le Dimanche 29 Août pour le gros défi de l’année.
Une épreuve toute nouvelle sur le circuit triathlon puisque ce sera seulement la seconde édition après une première en 2020 mouvementée en raison de conditions météorologiques catastrophiques.
Première fois que je m’aligne sur la distance XL : 2500m de natation, 120km de vélo D+2965m, et 21.9km de course à pied. Le challenge ne sera pas sportif, mais plutôt humain et parvenir à venir à bout d’un tel enchaînement.
Beaucoup à découvrir, encore un casse-tête niveau alimentation et sans doute plus de 8h d’efforts ! J’ai finalement opté pour ce compromis après avoir songé initialement à l’Embrunman, épreuve la plus mythique de France.
Pour l’instant, congés estivaux, farniente, avec pour seule exception, quelques footing en bord d’Océan le matin à la fraîche lorsque les touristes sont encore endormis, j’adore ce moment de la journée.
Bonnes vacances à tous !
Super de te retrouver enfin après tout ce temps . Récit de ton périple toujours aussi intéressant et félicitations pour cette belle performance !!!:)
Oui ça fait du bien de regoûter à ce plaisir et croisons les doigts pour que cela dure !
il y aussi beaucoup de chance 🙂 Ok c’est la jalousie qui parle.
Et pas que… On ne parle pas des produits dopants !
It’s really very impressive, I can’t believe it. There is no need to say you are the best of us.
Kiss Bibi,
Mehdi
P.S.: je write in English, on ne sait pas où tout ce merdier va s’arrêter. Bises à la famille.
Really nice to have fans everywhere in the world!
You write in English and in French as well. But alors you are french 🙂
Merci Bibi
Super mon Yanou !! On aimerait tant pouvoir venir t’encourager !! J’espère pouvoir venir au moins une fois !! Je croise les doigts 🤞🤞
Encore félicitations pour tes beaux résultats !!
Bisous à toi et ta p’tite famille 😘😘
Merci ! Au pire ce sera pour le jubilé car il faudra bien organiser cela un jour quand tout cela sera fini.
Bises à vous du côté de la dune du Pyla 😉
Salut Champion !
Félicitations pour ces magnifiques performances. Tu es comme le bon vin….Tu te bonifies en vieillissant..!!! Encore BRAVO et surtout Bon courage pour les épreuves à venir.
Merci, ça donne de la confiance pour le gros morceau in Août !
Pour avoir couru ma première (toute) petite course hier,je suis encore plus impressionné: je pensais que c’était un mélange de physique et technique (et ici dans 3 disciplines totalement distinctes) mais c’est aussi beaucoup de stratégie et de gestion de course! Donc je renouvelle mes félicitations, encore plus appuyées cette fois-ci!
Disons que les paramètres sont nombreux et plus tu allonges la distance, plus c’est compliqué de tout gérer : effort, technique, fatigue, alimentation… Même si à la fin, c’est quand même le moteur qui compte le plus !