Triathlon du Lac du Bouchet – Longue distance
On ne va pas se mentir, ce n’est pas l’enthousiasme débordant qui prime avant de me rendre sur ce triathlon du lac du Bouchet.
Non pas que l’épreuve ne me plaise pas mais pour d’autres raisons : aucun hébergement trouvé pour les enfants avec un point d’eau ou des jeux pour les divertir pendant les longues heures, épreuve sélectionnée plutôt par obligation que par réelle programmation dans la perspective de l’Embrunman, pas beaucoup d’engagés (seulement 130).
C’est donc seul, comme un c.., que je vais parcourir les 200km de route. Donc pas ma photographe favorite et donc peu d’illustrations…
Mais bon, je sais qu’il ne faut pas grand chose pour inverser la tendance. Un lieu sympa, un bon départ de course et on peut facilement retrouver la motivation.
Déjà 48 heures avant de partir, je trouve une première motivation. Un logement totalement bucolique qui me convient parfaitement : dormir dans une serre de jardin réaménagée en chambre avec vue directe sur le ciel. Avec ce beau temps, une belle nuit étoilée devrait s’offrir à moi.
Petit point géographique, le lac du Bouchet est un lac volcanique situé en Auvergne à 20km environ au sud du Puy-en-Velay. Vous imaginez, un volcan endormi que vous avez rempli d’eau et le décor est planté.
Triathlon du lac du Bouchet – Présentation et avant-course
Pas d’enchaînement cette fois-ci, au contraire, j’ai stoppé toute activité physique 4 jours avant la course pour charger les batteries au max.
Je viens au triathlon du lac du Bouchet pour me confronter à une épreuve longue distance avant le gros objectif de l’Embrunman en Août.
2700m de natation, 81km de vélo (D+1450m), 18.3km de course à pied. Bien loin de l’effort de la full distance (3800m/185km/42km), mais déjà plus proche en typologie d’effort, plus axé sur l’endurance et la résistance que sur l’intensité pure d’un courte distance.
Réapprendre à gérer les longues heures d’épreuve, l’alimentation, l’hydratation, les moments forts, les moments faibles, la lente descente de l’énergie, c’est un peu tout cela que je viens chercher ici.
Côté sportif, l’objectif serait de passer sous la barre des 5h de course. C’est ambitieux mais ça me paraît jouable et réaliste.
J’arrive la veille aux alentours de 16h30, ce qui me permet de voir un peu les courses du samedi. Un triathlon S, format court, donc là ça va très très vite. Et puis l’arrivée des derniers concurrents du Swimrun. Comme son nom l’indique nage + course, par alternance : je nage, je sors de l’eau, je cours un peu, je retourne dans la flotte, etc…
Je ne crois pas avoir déjà participé à un triathlon aussi rural. En semblable, je ne vois que l’Ardéchoise. Ici c’est la campagne, on profite du grand air et des grands espaces.
Je récupère également mon dossard, le numéro 100 tout pile.
Puis je pars m’installer dans ma serre. Le temps est vraiment parfait encore ce week-end. La chaleur est encore soutenable.
Une assiette de pâtes gargantuesque comme repas du soir, une bonne hydratation, et puis vite prendre position sur le lit pour se reposer et attendre la nuit étoilée. Le spectacle est beau et vaut le détour.
Lendemain matin, réveil à 7h15 pour arriver sur le site à 8h15. La motivation tarde encore à venir. Je mange mon gâteau énergétique mais je ne mange pas tout, sur les dernières compétitions, j’ai trouvé que j’étais parti le ventre trop plein.
Direction le lac du Bouchet, un petit message sur WhatsApp aux poteaux qui sonne comme un appel à la motivation.
Un site tout en dénivelé, le parc à vélo est donc en pente et il faudra grimper une petite côte pour venir récupérer nos vélos à la sortie de la natation.
Triathlon du lac du Bouchet – Nager
Comme nous ne sommes que 130 concurrents (et même 124 si on enlève les DNS – Do Not Start), je vois le côté positif de la chose, nous échapperons à la lessiveuse.
Seuls une quinzaine d’engagés sur le duathlon partiront en même temps que nous.
9h30 c’est parti pour 2700m de natation, sans doute la partie que je redoute le plus sur cette épreuve. Pourquoi ? Comme chaque année au mois de juin/juillet, il m’est difficile de m’entraîner dans les piscines de Lyon. Du coup, je manque un peu d’entraînement.
Mais j’ai mon allié habituel, la combinaison néoprène qui assure la flottaison. Je n’ai qu’à me focaliser sur la propulsion.
La première traversée du lac est correcte et pas de bouchon dans l’eau. Lors du passage sur le ponton de l’auberge du lac, je jette un œil sur le chrono, 11min15sec. Pas trop mal positionné semble t-il. La traversée retour pour aller chercher une bouée sur la droite qui forme le circuit en triangle est plus compliquée. Je ne cesse de dériver sur la gauche et je passe mon temps à tenter de réajuster mon cap. Ce qui a pour conséquence de me distraire, de me faire relever la tête en permanence et de ne plus être concentré sur ma nage. L’impact sur le chrono sera significatif.
Deuxième traversée, et contrairement à la première, je connais également quelques soucis de caps. Moins que sur le retour cependant. Mais ça perturbe et ce n’est pas bon pour le chrono.
Deuxième sortie à l’Australienne, petit plongeon du ponton et c’est reparti pour la 4ème et dernière traversée du lac. Et de nouveau ces incessants problèmes de cap, à tel point que nous sommes alertés par les gars sur les kayaks qui nous signalent que nous allons finir par arriver en face à face avec les retardataires.
Tout cela n’est vraiment pas efficace. Et j’ai beau dire à ma tête, va à droite, va à droite, visiblement l’orientation et moi en eau libre, ça fait 2.
Sortie de l’eau aux alentours de 49 minutes, c’est honorable mais pas suffisant.
Petite grimpette vers le parc de transition pour la séance déshabillage.
C’est de la longue distance, donc je ne me presse pas plus que ça. Je prends le soin de prendre un maillot par-dessus la trifonction car il y a du vent. Je prends aussi les gants de vélo, sur les longs parcours ça atténue les vibrations de la route dans les mains.
Triathlon du lac du Bouchet – Pédaler
Un gros raidar dès la sortie du parc vélo pour te cueillir à froid et comme je ne repère jamais les parcours c’est la surprise du chef !
Ce raidar nous mène sur le plateau et ensuite, c’est parti pour une bonne vingtaine de kilomètres de descente. Et ça va filer car le vent est 3/4 dos.
Le compteur s’emballe très vite, 45, 50, 55, 60km/h, les kilomètres défilent.
Dans la descente, j’entends le sifflet des arbitres et je me fais copieusement sermonner. Il semblerait que je coupe les trajectoires dans les virages…. Ah bon ? 😉 En même temps, depuis quand on prend un virage à l’extérieur ? Bon j’écoute sagement le sermon pour ne pas prendre un carton, et je me remets au boulot.
Après une partie légèrement moins descendante se profile la première difficulté du parcours, un col de 6km avec de beaux pourcentages. Je remonte progressivement mon retard, ne pas s’enflammer, la route est encore longue. Sur la longue distance, il faut toujours en garder un peu sous la pédale tout en gardant un bon rythme, c’est un subtile équilibre à trouver.
Nous continuons notre route jusqu’au km50 et à partir de cette borne, il restera presque 30km en faux plat montant ou en montée. Dans la dernière descente, je me suis arrêté une bonne minute pour me vider la vessie, je n’en pouvais plus et je ne pensais plus qu’à ça. Dommage, j’avais déjà comptabilisé 22 concurrents dépassés, j’en ai 4 qui me repassent devant.
C’est donc dans ces 30 derniers kilomètres que le verdict va tomber. A savoir, ai-je bien géré l’effort ou pas ?
Il faut également veiller à une alimentation et à une hydratation régulière.
Globalement, je ne suis pas frais mais je ne suis pas non plus en phase descendante. 20km avant la fin du parcours, je reprends une féminine qui est sans doute la 1ère du classement. Et dès lors, nous allons nous tirer la bourre à la faveur du profil du parcours. Quand les pourcentages sont forts, j’ai tendance à repasser devant, en descente également. Mais lorsque la route est plate ou que nous sommes sur de légers faux plat montant, je me fais atomiser. Moi de la puissance, j’en manque un peu, d’autant que nous sommes pourris par un vent de face dans les 10 derniers kilomètres.
Je suis époustouflé par sa puissance. Tout cela va rythmer la fin du parcours. Sur la toute fin, en raison d’une descente pentue et technique, je repasse devant. Elle n’est pas du tout à son aise dans les descentes et les virages. Moi je suis plutôt du genre foufou dans ce genre d’exercice. Dès l’instant où j’ai confiance en mon matériel, je n’ai pas de soucis pour jouer les équilibristes.
Retour au point de départ pour le dessert, que dis-je, la gourmandise, les 18.3km de course à pied !
Triathlon du lac du Bouchet – Courir
4 tours de lac, 2 premiers kilomètres qui grimpent puis une deuxième partie plutôt descendante, tout ceci à répéter 4 fois.
Le premier tour est excellent, je suis facile mais je ne cherche surtout pas à accélérer, je connais trop bien les fins de parcours en longue distance.
C’est une lente décroissance de l’énergie qu’il faut faire en sorte de retarder au maximum.
Deuxième tour, même topo, je suis plutôt bien je me mets à rêver de 4 tours identiques. Surtout, je n’ai aucune douleur et ça c’est vraiment la bonne nouvelle par rapport au lac des Sapins. J’avais mis les atouts de mon côté. Petit Maalox le matin avant le départ pour lutter contre les maux d’estomacs.
3ème tour, ça y est, les premières sensations de fatigue se font ressentir dans la partie montante, mais c’est encore raisonnable. Un seul ravitaillement sur le tour donc il ne faut pas le zapper. 2 verres d’eau à chaque fois et je pique une bouteille pour m’en renverser un max sur le crâne pour refroidir la cocotte minute.
Les 1er, 2ème et 3ème tour se confondent, on ne sait donc plus trop qui est qui parmi les concurrents. Il faut faire attention à ses appuis dans la partie en forêt, on sait très bien que la lucidité et l’agilité n’est plus la même à ce moment de la course.
Je pense que ça va être juste pour mon objectif de boucler le parcours en moins de 5 heures. Le vent de face en vélo et mes problèmes de cap m’ont été fatal pour tenir ce chrono.
Dernier tour et là, oui la dernière partie montante est vraiment difficile. Heureusement, c’est encore plus dur pour les concurrents que je dépasse donc ça rassure et ça motive. Je commence à évacuer pas mal de gaz, je pense que l’estomac n’en peut plus de tous ces trucs anormaux que l’on ingurgite pour la course : gâteau énergétique, barres, gels, ça sature ! Dans la dernière partie descendante avant de tourner vers la droite pour me diriger vers le dernier kilomètre et la ligne d’arrivée, je reprends 4 concurrents. On va bien voir si l’un d’entre eux et dans son dernier tour comme moi.
En effet, l’un d’entre eux prend le chemin des artistes pour aller vers l’arrivée. Il semble bien entamé, je ne devrais pas avoir besoin de lutter pour le garder à distance. Même si je ne suis pas cramé, je suis quand même content d’en finir, un premier longue distance c’est toujours un peu difficile.
Triathlon du lac du Bouchet – Résultats et classements
Temps scratch : 5h04min22sec (+22min52sec du vainqueur).
Classement scratch : 6ème sur 95 finishers (14 abandons, 4 disqualifiés, 21 non-partants)
Classement V2M (45-49ans) : 2ème / 18
Temps et classements par discipline :
Natation (2700m) + T1 : 52min30sec (1min46sec au 100m), 43ème / 95
Vélo (81km / D+1465m) : 2h43min35sec (29.6km/h), 8ème / 95, Evolution +31 places
T2 : 2min43sec, 34ème / 95
Course à pied (18.3km / D+330m) : 1h25min33sec (4min42sec au km), 4ème / 95 / Evolution + 6 places
Triathlon du lac du Bouchet – L’After tri
Voici une course de référence qui arrive au bon moment avec plein de points de satisfaction. D’abord la maîtrise de l’effort, j’ai bien dosé l’effort pour garder du carburant jusqu’au bout.
Un bon vélo même si l’étude du parcours aurait été souhaitable pour savoir que la fin était difficile et qu’il fallait en garder un peu plus.
Enfin, une très bonne course à pied couronnée d’une 4ème place au scratch, mon meilleur classement jamais réalisé en triathlon. Et un premier Top 10 au scratch, même si nous n’étions pas nombreux.
Pas de douleur d’estomac, ça change beaucoup de choses, notamment de pouvoir faire la course.
Côté points à améliorer, j’ai échoué dans mon objectif de la barre des 5h. A cela deux explications principales selon moi : l’orientation en eau libre, j’ai laissé pas mal de temps. Et puis un parcours vélo avec beaucoup de vent qui a un peu biaisé les chronos.
Mais en conclusion, une très bonne préparation pour l’Embruman.
Et pour la suite ?
Une dernière semaine avant de partir en vacances où je vais essayer d’enchaîner un peu de vélo. Puis 15 jours de vacances où je vais essayer d’alterner natation en mer et course à pied.
Au retour, nous serons vraiment dans la dernière ligne droite avant l’Embrunman. La pression commencera à sérieusement monter, il y aura autant d’excitation que d’angoisse.
Dernier petit clin d’œil au beauf Yohan qui vient de se faire littéralement cartonner par un chauffard. Ceci nous rappelle une nouvelle fois que nous, les cyclistes, nous sommes très très vulnérables sur les routes et que tout peut basculer en un instant. Un chauffard, un imprudent, une inattention… Bon rétablissement et courage à lui, heureusement il s’en tire plutôt bien.
Bonnes vacances à tous, profitez-en bien !
Pas évident tout seul ! Mais c’est vraiment top 👍 4e et beh un vrai champion 😊🎉
Un grand bravo pour cette très belle course et ce superbe classement.
Merci aussi pour tes commentaires.
Bonnes vacances et rendez vous à Embrun pour le plus gros morceau de 2022. Bises à toute la famille.