Marathon du Beaujolais 2018 : défi de fin de saison sur le semi
Le Beaujolais nouveau est arrivé !
Le Beaujolais nouveau vient de sortir et avec, un rendez-vous devenu incontournable dans la région : le marathon du Beaujolais 2018 !
En quelques chiffres : près de 17 000 inscrits, répartis sur 4 courses : 6 600 sur 13km, 6 500 sur le semi-marathon, 2 450 sur le marathon, complété par une course famille lancée cette année sur un circuit de 2,5km à parcourir 1 ou 2 fois.
Une renommée qui dépasse largement le cadre régional maintenant.
Pour moi ce sera les 21,1km du semi-marathon du Beaujolais. Ultime rendez-vous d’une longue saison et ultime défi sportif : je l’ai annoncé, top 100 et moins d’1h30 sinon rien.
La préparation que j’appréhendais un peu a été facilitée par une très très belle arrière saison. Il est vrai que, passé septembre, cela paraît long de conserver son niveau jusqu’au 3ème samedi de Novembre.
Autant, garder la forme pour le 3ème jeudi et avoir la coudée franche ne me pose pas de problème, mais s’entraîner dans la nuit, l’humidité et le froid c’est une tout autre chose.
La saison a été longue, le corps commence à fatiguer. Douleur à la hanche et à la rotule du genou droit qui, j’espère, ne m’empêchera pas de défendre mes chances.
Dernier effort avant le check up annuel : ostéo + podo.
Arriver tôt sur la ligne de départ pour se placer est le 1er objectif.
Se noyer dans la foule, ce serait compromettre mes chances avant même d’avoir entamé la course.
Ici on reconnaît la fréquentation par son numéro de dossard. Plutôt habitué aux dossards à 3 chiffres, ici ce sera le n° 20 423 !
Par rapport à l’objectif, il est très ambitieux. Certes, si le tracé était plat, le doute serait moindre.
Mais ici, on parle de 250m de dénivelé positif, avec au moins 2 passages que je connais et qui ne sont pas simples à négocier, notamment la première montée à froid.
De fait, je compte sur l’adrénaline de la course et l’émulation entre participants pour réussir mon pari.
Courir le moins possible tout seul, je suis meilleur lorsque je suis accompagné, y compris de concurrents légèrement plus costauds que moi.
Bref, c’est déjà un bout de stratégie de course 🙂 Pour le reste, comme d’habitude, tout aux sensations, rien au cardio.
Le but, négocier au mieux le premier tiers du parcours qui se compose de cette première montée à froid donc, puis d’un long faux plat montant de 6km.
Après un passage dans Lacenas pour se reprendre, il faudra négocier la sortie du village de Denicé, une côte difficile.
Ensuite, il faudra comptabiliser le retard accumulé à mi-course par rapport à l’objectif et faire en sorte de le rattraper progressivement.
Le parcours est en effet composé d’une première partie en D+ et une seconde partie en D-.
Avant-course
Le départ du semi-marathon sera donné à 12h. Une journée annoncée agréable mais qui, au final, va se révéler plutôt sous le signe de la grisaille, de la grosse fraîcheur et de l’humidité (sans pluie pour autant).
C’est idiot de se mettre un objectif en tête. C’est la première fois que je suis aussi stressé le jour d’une course alors que j’en ai maintenant quelques unes à mon actif.
Comme prévu, j’arrive sur les lieux tôt, vers 10h20. Bien que les concurrents soient déjà nombreux, l’installation au niveau de la ligne de départ n’a pas encore commencé.
Compte tenu de la fraîcheur, je retarde un maximum le dépôt de mes affaires dans la zone prévue pour garder mes vêtements chauds.
Comme chaque année, les déguisements sont de sortie, cela donne cette ambiance si particulière à cette épreuve. On y vient pour performer, pour se défier, pour s’amuser, pour passer un bon moment en famille, pour partager un moment entre amis.
Bref à chacun sa course, une très bonne ambiance et un bon état d’esprit.
Pour assurer l’ambiance, une bonne sono qui diffuse de la musique qui fait bouger.
Semi-marathon du Beaujolais : la course
Je le rappelle, moins de 1h30, le tout compléter par un top 100, ce serait un beau clap de fin de saison.
Si je précise les choses, dans le meilleur scénario, j’ai établi une moyenne à 4min10sec au km, soit un peu moins de 1h28min pour boucler mon semi-marathon. Dans mon scénario le plus pessimiste, la moyenne serait de 4min20sec au km, soit à peu près 1h31min30sec.
Donc globalement, le risque d’être en dessous des 1h30 est quasi identique à celui d’être au-dessus. La marge est cependant faible.
Comme prévu, je me suis bien positionné sur la ligne de départ. Je suis tout proche du SAS élite (zone réservée aux concurrents les plus performants et pouvant le justifier par des résultats antérieurs).
Semi-marathon du Beaujolais : 1ère partie de course
12h, nous nous élançons. Je sais que je dois me mettre en action très rapidement. Certes, ne pas démarrer trop fort non plus, mais ne pas accumuler trop de retard.
Premier paramètre, malgré mon positionnement, un peu de slalom est nécessaire dans les premiers hectomètres pour se faufiler au milieu des concurrents.
Il faut négocier ce premier kilomètre qui a la particularité de nous cueillir à froid et de nous imposer directement une première difficulté.
Passage au 1er kilomètre, la montre m’indique 4min17sec. Ma première réaction : garçon, tu mets la barre haute ! Nous sommes ensuite sur ce long faux-plat montant qui nous mène vers le village de Lacenas qui marquera une première étape.
A chaque kilomètre je vérifie mon allure et je ne peux que constater que je suis sur un gros rythme : 4min03sec au 2ème, 3min57sec au 3ème, 4min03sec au 4ème, 4min au 5ème. Je me constitue un bon matelas en cas de coup de fatigue par la suite. Ce qui est le plus étonnant, c’est de le faire sur cette partie de la course. Je devrais naturellement et logiquement perdre du temps compte tenu du profil du parcours.
Je ne me pose pas trop de questions, fidèle à ma façon de courir, c’est à dire aux sensations. Et pour l’instant, je ne me sens pas en sur-régime, donc pas de raison d’être prudent et donc de ralentir.
Avant le 7ème kilomètre, à l’entrée de Lacenas, passage devant la maison de la family Cogno. Je surprends quelque peu Jérôme qui ne m’attendait pas si tôt (moi non plus). Il me donne une indication intéressante puisqu’il a fait le décompte des concurrents. 40ème place selon son décompte : waouhhh la vache, pas mal du tout ! Il faut dire que compte tenu du train mené jusqu’ici, il y a une certaine logique à ce classement.
J’ai donc négocié au mieux ce premier tiers de course, il me faut donc maintenant confirmer dans le 2ème tiers. Si je négocie au mieux ce second tiers de course, j’aurai toutes les chances d’atteindre mon objectif.
Passage devant mon boucher favori, maison Bouvard, le temps de saluer le patron et nous filons vers un passage fort de ce semi-marathon, la traversée du cuvage de l’ordre des Compagnons du Beaujolais, toujours à Lacenas.
Pour nous les premiers, nous n’avons pas le temps de profiter de l’ambiance boîte de nuit installée pour l’occasion avec DJ et fumée. Je reviendrai en mode touriste pour profiter de cela lors d’une prochaine édition !
Ensuite se profile la seconde grosse difficulté du parcours à la sortie du village de Denicé. Les plus gros pourcentages du parcours, une montée de plus de 500m qui fait mal à cet instant de la course, après 9km.
Je négocie bien ce passage, même si le rythme cardiaque monte logiquement dans les tours.
J’ai rejoint avant cette montée un concurrent que je ne vais quasiment plus quitter jusqu’à l’arrivée. Quelqu’un qui maîtrise parfaitement son sujet avec une allure tout aussi soutenue que régulière, un vrai métronome !
Un point justement sur l’allure, elle reste toujours aussi flatteuse : 8ème km en 3min49sec, 9ème km en 3min55sec, 10ème km en 4min11sec. Si bien que je boucle les 10 premiers kilomètres dans un temps de 40min20sec, très en dessous que ce que j’avais imaginé, y compris dans mon scénario le plus optimiste. 4min02sec de moyenne sur la première partie du circuit, la plus difficile, je ne peux que me réjouir.
Sauf coup de barre énorme, avec plus de 2min d’avance par rapport à la barre des 1h30min, et une seconde partie de parcours plutôt favorable car majoritairement en descente, je suis en ballottage favorable pour gagner mon pari ! Côté classement, incapable de l’évaluer, je n’ai pas fait le décompte après l’info donnée par Jérôme. Depuis j’ai doublé des concurrents, mais combien ?
Semi-marathon du Beaujolais : 2ème partie de course
Un terrain de plus en plus favorable, il faudra assurer dans les dernières petites montées qu’il nous reste. Nous empruntons quelques chemins au milieu des vignes (à peine 10% de la distance totale). A ma grande surprise, le terrain est très glissant et très collant. Je n’avais pas l’impression que nous avions eu autant de pluie ces derniers temps dans la région.
Aux abords du château de Talancé, c’est même un numéro d’équilibriste. Pas de pierres, un sol détrempé et de l’herbe, c’est le chantier ! Sans chaussure de trail, ralentir et assurer ses appuis est un impératif.
L’allure n’a pas faibli même si la fatigue s’installe doucement maintenant que nous abordons le dernier tiers de course. La question n’est plus de savoir si je vais faire moins de 1h30 mais plutôt quel sera mon temps à l’arrivée : 1h26, 1h27, 1h28 ?
Peu avant le 16ème kilomètre, nous revenons sur la route de Montmelas qui marque définitivement la fin des difficultés. Reste un peu plus de 5km, un long retour en légère descente.
Forcément l’allure accélère : 3min36sec pour le 17ème kilomètre, 3min50Sec pour le 18ème, bref je continue d’accumuler de l’avance sur l’objectif.
A 1,5km de l’arrivée, c’est la rupture, comme souvent, plus mentale que physique. Certes, le rythme colossal (pour mon niveau) mené depuis le départ commence à sérieusement peser. Dans cette situation, il faut se servir du mental et dans mon cas c’est souvent le même scénario : objectif du jour atteint, performance surpassée, quel intérêt ? Se battre pour 2-3 places, sachant que l’on vient de m’annoncer que j’étais en 25ème position, bof pas pour moi.
Je laisse filer les concurrents qui étaient proches de moi, et je rétrograde de 3 places. Je n’ai même pas le plaisir de savourer la descente de la rue nationale, qui généralement à l’effet euphorisant grâce à la foule et la perspective de la ligne d’arrivée. Il faut dire que la foule n’est pas encore là, il est trop tôt.
Dernière ligne droite qui me donne un ultime coup de boost. J’aperçois le chrono et donc j’accélère pour terminer mon semi-marathon en moins de 1h24min !
Ma punition : si je m’étais battu pour rester 25ème, j’aurais eu mon nom inscrit dans Le Progrès !
Un dernier mot concernant la course de Ninnie et les runneuses du « No run, No beer » team.
Belle perf pour elles également. Elles terminent dans le 1er tiers du classement, en se permettant même de faire leur 1er 10km en moins d’1h ! Bravo les filles !
Semi-marathon du Beaujolais : résultats et classements
Temps scratch 21,1km : 1h24min05sec (moyenne 15.06km/h)
Temps puce (ligne de départ à ligne d’arrivée) : 1h23min50sec (en clair, j’ai mis 15sec pour passer la ligne de départ 🙂 )
Classement scratch : 28ème sur 5 798 finishers (6 500 inscrits)
=> Homme : 28ème / 3 760
=> catégorie Master 1 Homme : 11ème / 1 162
Ninnie – 13km du Rhône
Temps scratch : 1h23min28sec (moyenne 9.35km/h)
Classement scratch : 1 456ème sur 5 721 finishers (6 600 inscrits)
=> Femme : 446ème / 2 853
=> catégorie Master 1 Femme : 148ème / 917
Semi-marathon du Beaujolais : bilan
Quelle énorme satisfaction ! Certes, je savais que la forme était là et que j’avais une chance de faire moins d’1h30 sur la distance.
Mais tout de même, je me voyais terminer au mieux en 1h28min. C’est donc 4 minutes de moins par rapport à mon estimation la plus optimiste ! Bref une vraie et agréable surprise !
Objectif top 100 et 1h30 largement dépassé !
Quand même courir un semi-marathon à 15km/h de moyenne c’est beau ! Une belle barre franchie !
Maintenant il va falloir travailler le mental pour aller plus haut ! Aller au-delà de la douleur qui te dit stop !
C’était donc le dernier rendez-vous d’une saison bien remplie : 3 épreuves de running, 3 cyclo sportives, 5 triathlons.
Celle que j’avais programmée en 2017 mais qui avait été brutalement interrompue en raison de ma blessure aux cervicales.
Cette année, aucun incident à signaler, une bonne forme. Juste sur cette dernière course, j’ai eu une toute petite alerte 1 semaine avant la fin de préparation, mais sans suite et sans conséquence.
Alors stop ou encore ? En fait stop, je ne peux pas. D’ailleurs, je connais déjà les cibles 2019, j’en parlerai bientôt !
Certes moins d’épreuves, mais tout autant de challenges, de lieux splendides, de cols mythiques !
Dernière info, ma carrière en semi-marathon qui débutait s’achève avec cet article !
A très vite pour les bilans annuels !