Triathlon du Mont Blanc 2019 – Distance M – A couper le souffle !
Ce n’est pas encore la reprise mais pour moi ce WE c’était retour aux affaires du triple effort pour le triathlon du Mont Blanc 2019.
En effet, en raison de mes choix, cette année, mes 3 principaux triathlons sont positionnés de fin Août à début Octobre. Du lourd et du beau pour cette fin de saison.
Pour ce premier rendez-vous, direction le lac de Passy à 20km de Chamonix pour le triathlon du Mont Blanc 2019. Beaucoup de courses réparties sur 2 jours. Pour ma part, ce sera le format M, courte distance. 1500m de natation, 4542km de vélo, 10km de course à pied.
Une difficulté majeure : le parcours vélo avec une montée de 9km à 7,5% de pente moyenne mais surtout des passages entre 10 et 12% sur près de 2km.
Nous arrivons avec mon staff (Danou et Tatalou) le matin vers 10h30 pour la course qui se déroulera à partir de 14h. Le site est magnifique avec en arrière plan une vue majestueuse sur le Mont Blanc. Rien que pour ça, le détour valait la peine.
Après les formalités de dossard, petit repas d’avant-course pris au bord du lac. L’eau a l’air très propre, ça donne vraiment envie. De plus, les températures extérieures laissent présager une température dans l’eau très sympathique.
12h20, direction le parc à vélo pour une installation tranquille. En triathlon, je suis toujours dans les premiers, j’aime bien prendre mon temps, repérer les lieux. Compte tenu de la chaleur, on va enfiler la combinaison néoprène au dernier moment sinon c’est le coup de chaud assuré.
Je me rapproche du lac vers 13h20 et aux alentours de 13h30 je me mets à l’eau pour un petit échauffement / rafraîchissement bien apprécié.
Première mini boulette de la journée, j’ai oublié la casquette pour la course à pied dans la voiture. Départ à 14h, course à pied vers 16h, je pense que les températures seront retombées et que ça devrait aller. 13h50, retour sur la plage pour l’attente du départ.
L’avant-course : stress de dernière minute
2 minutes avant le départ, dernier serrage des lunettes pour bien les ajuster. Et patatras ! Les lunettes explosent en plein vol. Je tente un rafistolage de dernière minute mais rien à faire, je vais devoir nager sans.
Comme l’athlète handisport va s’élancer avant la meute, j’ai soudain un dernier instant de lucidité. Je me souviens que D4 a un stand dans le village des exposants. Le village se trouvant juste à 50m de la plage, je le rejoins au pas de course.
Sans trop de formule de politesse, je m’empresse de demander à la charmante demoiselle du stand si elle est en mesure de me dépanner et de revenir payer mon dû après la course. Elle accepte sans hésitation. Cool ! Le temps d’ouvrir la boîte et de récupérer les lunettes, je retourne en 4ème vitesse sur la ligne de départ.
Triathlon du Mont Blanc : temps de passage estimés
Pour la première fois, je vais évoquer quelque chose que je n’ai jamais expliqué. Avant chaque course, je me prête à une petite analyse, comprenant les classements des années précédentes et les parcours.
Dans quel but ? Se challenger personnellement sur un objectif à réaliser et surtout donner des points de repères à mes accompagnateurs qui passent leur journée à m’attendre.
Du coup je te livre ce que j’avais établi pour cette course :
Natation : 27min. Basée sur ma performance encourageante en Auvergne avec ma nouvelle combinaison et sur ma forme actuelle à l’entraînement, je pense pouvoir tenir cet objectif qui signifie un temps de 1min48sec au 100m.
Transition 1 : 2min (la plus longue, il faut quitter la combinaison, c’est fastidieux)
Vélo : 1h30min. J’ai beau avoir découpé le tracé en 4 tronçons : partie roulante, col, descente, partie roulante, je me vois difficilement faire mieux que 1h30min.
Transition 2 : 1min
Course à pied : 37min. Cela semble haut comme objectif, mais annoncé à 10km, en fait le parcours des années précédentes ne semble afficher que 8,6km.
Total : 2h37min de course, ce qui potentiellement m’offre une place de 25ème sur la base du classement 2018.
De quoi partir motivé et plein d’ambition !
Triathlon du Mont Blanc : 1500m natation
30 secondes après mon retour du stand D4, nous sommes lâchés pour le départ. Belle réaction de dernière minute de ma part et gros ouf de soulagement.
Je suis positionné un peu plus à l’arrière que d’habitude. Bref, je me heurte à la difficulté de se faufiler parmi les 500 triathlètes. Les 100 premiers mètres sont plutôt compliqués. Un coup à droite, un coup à gauche, il faut trouver du champ devant soi pour nager.
Heureusement les concurrents autour de moi sont plutôt « normaux » et pas sauvages comme cela peut être le cas parfois. Pas de tirage de pied vers l’arrière ou de poussée, c’est le fair-play qui prime et ça réconcilie avec les départs en natation.
Après 100m, les positions s’établissent et le début de la vraie nage attaque réellement.
Je me sens à l’aise dans ma combinaison que je revêtis seulement pour la seconde fois. Je suis détendu, ma respiration est bien en place et les mouvements appliqués. Pour ne rien gâcher, le fait de disposer de lunettes neuves est parfait, aucune buée, aucune rayure !
Mais toujours la même difficulté à suivre le cap en eau libre, ma trajectoire n’est pas du tout rectiligne. J’ai toujours cette fâcheuse tendance à partir sur la droite. A chaque fois que je relève la tête pour me situer, je m’aperçois que je me suis écarté des concurrents situés sur ma droite.
Arrivé au bout du lac, ce qui ne m’a pas semblé très long, j’en profite pour jeter un oeil au chrono. 12min 30sec, effectivement, je semble sur un tempo encourageant.
Place au retour, je garde la même énergie, continue mes approximations de cap, mais le ressenti est bon. Psychologique ou réelle fatigue, les 200 derniers mètres sont toujours plus difficiles. Sur la plage je jette un oeil au chrono qui s’avère très flatteur. Sortie de l’eau en 25 minutes et 30 secondes, de loin la meilleure performance jamais réalisée en triathlon sur le parcours natation.
On file vers le parc, la transition ici est plutôt courte. Je suis encore un novice avec la combinaison néoprène, je galère un peu pour m’extirper de cet équipement. Je prends même un début de crampe qui m’oblige à m’asseoir au sol.
Un peu plus de 2 minutes plus tard je repars en vélo.
Triathlon du Mont Blanc : 4542km vélo
Ce parcours vélo est découpé en 4 parties. Un premier tronçon roulant ou il faudra conserver du rythme sur le grand plateau. La montée vers la station de Plaine-Joux (9km à 7,6%). Le retour dans la vallée avec une descente pentue et semble t-il technique qui devrait être à mon avantage. Et pour finir, de nouveau un tronçon roulant pour les gros cuissots.
Passée la mise en action, on s’élance sur ce 1er tronçon roulant, ça roule assez fort et les jambes sont plutôt pas mal. Au bout de 9km, c’est le changement de rythme brutal, place aux petits développements et aux gros pourcentages.
Je n’apprécie guère ce type de transition. Les pourcentages sont de suite violents. D’ailleurs, dans les passages très raides, je m’agace un peu de n’avoir aucun rythme : 9-10km/h. Après coup, ce qui m’a paru normal sur le moment a été en fait une grossière erreur. Plutôt que de tourner les jambes grâce à mon triple plateau, je suis resté en 40×28 dans les parties les plus pentues. Mais depuis quand je suis capable de faire ça ? N’importe quoi !
Et comme ces segments casse pattes vont se répéter dans cette ascension, à chaque fois le même scénario va se répéter.
Pour autant, je ne monte pas si mal car je double des concurrents et me suis fait doubler seulement 2 fois.
Dans la montée, au détour d’un virage, je suis presque ému de la vision qui m’est offerte et j’hésite presque à m’arrêter pour prendre une photo. Mais alors pourquoi ? Je fais face à la mer de glace et pour moi qui n’ait jamais vu ce décor, j’avoue que j’en suis bouche bée. Ça restera une grande image de ce triathlon du Mont Blanc 2019.
Sur la fin de la montée, nous croisons ceux qui redescendent, ce qui me permet d’évaluer mon classement : autour de la 35ème position, pas si mal, le terrain à venir m’est encore favorable.
Arrivés à la station de Plaine Joux qui marque le sommet de la bosse, demi-tour et nous plongeons dans la descente qui va nous ramener dans la vallée.
Place à mon numéro d’équilibriste et aux frissons de la vitesse. Cette descente est technique et rendue compliquée par 2 éléments : les concurrents qui terminent leur montée et de nombreuses voitures qui redescendent de la station. Ce n’est pas forcément à mon avantage pour faire la différence.
Sur le bas, les choses se simplifient et l’on retrouve un peu de champ. Je suis léger donc j’ai tendance à me faire rattraper quand la route est droite mais quand les virages s’enchaînent je suis beaucoup plus rapide que la moyenne. Au global, j’arrive à reprendre quelques places avant le retour dans la vallée.
Reste le dernier tronçon roulant. Nous sommes 4 assez proches et compte tenu des règles de drafting non autorisé (rouler roue dans la roue) et du fait que nous roulons plus ou moins à la même vitesse, ce n’est pas évident de se positionner sur la route.
Les arbitres très sévères dans cette discipline vont encore le prouver. L’un d’entre eux se porte à notre hauteur et va sanctionner le concurrent à 10m devant moi.
Sa faute selon lui : alors qu’il était en train de se faire doubler il aurait dû s’écarter immédiatement sur la gauche. Pour avoir vécu la scène, je trouve cela très très sévère. D’ailleurs, il s’en suit une discussion assez longue entre le triathlète et l’arbitre qui ne revient pas sur sa décision. 2 minutes de pénalité !
Pourtant de vrais tricheurs, j’en ai déjà vu sur certaines épreuves, j’en ai même eu un dans ma roue pendant plusieurs kilomètres à Aix en 2018.
Encore un beau rythme pour ce tronçon final. Retour sur la base de loisir, bien respecter les règles, changement de matériel et on repart pour la course, juste après avoir perdu un peu de temps en jouant avec le smartphone. Au passage j’ai confirmation que nous ne sommes pas nombreux à avoir bouclé le parcours vélo, le parc est plutôt désert.
Triathlon du Mont Blanc : 9,6km course à pied
Je ressors derrière un groupe de 4 concurrents qui me permet une mise en action en douceur même si je vois rapidement qu’il faudra que j’hausse le ton car ils sont un cran inférieur.
En tout cas, ça aide très bien à se mettre dans le rythme et ne pas partir comme un chien fou.
Après 500m, j’entreprends de prendre un rythme plus soutenu. Les jambes et le cardio sont au rendez-vous. Nous ne sommes pas toujours exposés au soleil et c’est fort agréable.
Vers la fin du tour du lac, je m’aperçois que le parcours pédestre a été modifié par rapport à l’an dernier. Nous sommes sur un format 2 boucles de 5km.
Les dépassements sont maintenant très rares.
Fin du 1er tour, reste à maintenir ce bon rythme dans la dernière boucle.
Impossible maintenant de faire la différence entre les concurrents, les uns étant dans leur première boucle et les autres dans la seconde. Seul le rythme peut donner un indice. Dans l’entrée dans les sous-bois, je rejoins un petit groupe, le dépassement ne sera pas simple.
J’en profite pour me reposer, un peu trop je le constaterai à l’arrivée sur mes temps même si ce ralentissement ne me coûte pas de places au classement.
Après ce petit coup de souffle, je reprends mon rythme et finis à bon allure. Une course à pied bien maîtrisée avec une bonne énergie.
En moins de 2h40 je franchis la ligne d’arrivée.
Triathlon du Mont Blanc 2019 : résultats et classements
Temps scratch : 2h37min59sec
Classement scratch : 23ème sur 420 finishers (503 inscrits relais compris, 2 disqualifiés)
=> Catégorie Vétéran masculin : 4ème / 131
=> Classement par discipline :
Natation (1500m) : 25min54sec, 65ème / 420
Vélo (42km / D+ 900m) : 1h28min49sec, 16ème / 420
Course à pied (9,6km) : 39min52sec, 25ème / 420
Triathlon du Mont Blanc 2019 : bilan et après course
Niveau plaisir, au top ! Un cadre exceptionnel, des vues imprenables, un temps idéal, une bonne organisation, tout pour plaire et passer une excellente journée. Mes accompagnateurs en diront autant.
Niveau sportif et performance, un peu de contraste.
Côté natation, plus qu’une évolution, une révolution et une confirmation !
Confirmation puisque je valide l’efficacité belle et bien réelle du dopage technologique. Niveau flottaison et glisse, c’est le jour et la nuit par rapport à mon ancien équipement.
Révolution, car après avoir été habitué à des classements au-delà de la 200ème place, je fais une entrée fracassante dans le top 100 à la 65ème place ! A 45 secondes du top 50 !
Malgré une 16ème place, je ne suis pas pleinement satisfait de ma prestation à vélo. C’est quelques jours après la course que j’ai repensé à cette erreur de développement. Je suis sûr qu’elle me coûte cher. Mais ne crachons pas totalement sur cette honorable place.
Enfin, pour la course à pied, inutile de comparer ma performance à mon objectif. En effet, le parcours était allongé d’1km. Il faut donc plutôt regarder du côté de l’allure au km. Parti sur une base de 4min10sec au km du fait d’un parcours plat ou presque, je lorgnais sur les 4min05sec au km.
Au final, je boucle en 4min08sec au km. Compte tenu que je me suis laissé un peu endormir lorsque j’ai rattrapé des concurrents dans la 2ème boucle, je n’aurais finalement pas été si loin sans cette petite distraction. Mais 14,5km/h de moyenne, je peux être satisfait.
A force de progrès, un élément qui devient pénalisant comparé aux concurrents de mon niveau, ce sont les transitions.
Si je me focalise sur les triathlètes devant moi au classement et que j’additionne les temps de transitions T1 et T2 , au minimum je perds 31 secondes (le 3ème de ma catégorie – 2min56sec contre 3min27sec en ce qui me concerne). 19 concurrents me collent plus d’1 minute sur ces transitions !
Moralité, tout devient important lorsque l’on se rapproche du haut du classement. Si maintenant, je suis également obligé de faire des entraînements spécifiques de transition, on n’a pas fini !
Au global, c’est donc très positif, une nouvelle très belle performance, pas aussi parfaite qu’en Auvergne 2 mois auparavant mais tout aussi appréciable. Je termine au pied du podium de ma catégorie à 1min de la boîte.
Prochain rendez-vous : LE DEFI de la saison
Outre le fait de porter un nom mythique et de se confronter à ce géant, c’est avant pour la durée de l’effort que le Ventouxman s’annonce hors norme.
Après mon évaluation habituelle, mes estimations m’amènent à espérer boucler le parcours en 6h ! Mais pour cela, il faudra que tout se déroule à merveille. Or, sur ce type d’épreuve et de distance, je n’ai aucun repère.
Ceci dit, quand je vois un Marcel Zamora (quadruple vainqueur de l’Embrunman) réalisant un temps de 5h46 l’année dernière, je me dis que la barre est peut-être un peu haute. A moins qu’il ne soit venu en touriste ou qu’il ait eu un problème mécanique.
2km de natation, 90km de vélo dont l’ascension du Mont Ventoux et un 20km avec D+400m en dessert.
Ceci dit, la performance prime moins que le dépassement de soi et la fierté d’arriver au bout sur ce genre d’épreuve.
Donc rendez-vous le 15 septembre à la station du Mont Serein pour ceux qui veulent profiter du lieu, de l’ambiance et de la sueur.
Pour les autres, il vous reste à attendre ma prose dans les jours qui suivront.
Bravo Yann pour tes 2 belles perfs, la marmotte et le mont Blanc. Que de chemin parcouru! Les podiums en vétérans devraient venir prochainement. Sympa aussi les reportages…
Bonne course pour le Ventoux, cela rappelle de bons souvenirs…
Biz
Xavier
Bravo à toi pour cette nouvelle performance qui te place à quelques secondes du podium de ta catégorie.
Tu es comme le bon vin….tu t’améliores en vieillissant !!!!!!….
Merci aussi pour ton super reportage et pour les belles photos qui l’accompagnent.
J’attends la prochaine épreuve avec impatience….dur , dur ce » Ventouxman » !!!!
Bisous à toi et à toute la famille y compris ton Staff ( Danou et Tatalou )
Merci, oui en effet dur dur c’est le mot.
L’essentiel sera de prendre du plaisir et éviter que le défi se transforme en calvaire.
Merci à bises à vous 2.
Yann