Bike camp 2022 : Tarentaise à vélo
Encore bien en mémoire mon Maurienne Camp 2021, j’étais vraiment emballé de rééditer l’expérience cette année pour une Tarentaise à vélo.
Cette fois, 2 objectifs. L’un sportif car j’ai de grosses échéances qui m’attendent cette année, donc un bloc de cols Alpins ne pouvait être que bénéfique. L’autre, une énorme occasion de découvrir la vallée de la Tarentaise que je ne connais qu’au travers de mes quelques séjours dans certaines stations de ski : Les Arcs et La Plagne.
Et cette vallée est tout aussi riche que la vallée de la Maurienne pour les cyclistes. Cormet de Roselend, col du petit Saint Bernard, col de la Madeleine, col de l’Iseran, quelques beaux noms. Et puis pour compléter, toutes les ascensions vers les stations : les Arcs, Tignes, La Plagne, Peisey-Vallandry, Montchavin les Coches, Pralognan la Vanoise, Les Ménuires et Val Thorens. Avec une telle offre, 4 jours ne seraient donc pas suffisants pour tout découvrir.
La particularité c’est que beaucoup de ces ascensions sont très longues : la palme pour le col de l’Iseran depuis Bourg Saint Maurice et ses 48km d’ascension ! Mais pas que, 34km pour Val Thorens, 24km pour les Arcs 2000, 30km pour le petit Saint Bernard. Et la longueur ce n’est pas commun. Dans le Beaujolais, nous sommes plutôt habitués à 6-8km d’ascension.
J’ai posé mon camp de base à Bourg Saint Maurice, cela me paraissait le plus judicieux et mon choix sera conforté.
Voyage Aller + Warm up
Après 5h de voyage, une installation sans encombre dans mon appartement (je n’ai pas risqué le camping, je déteste les orages, et cette année ça pète fort), je décide de faire un petit tour de chauffe en direction de la station des Arcs 1800.
Finalement, je vais pousser jusqu’aux Arcs 2000, un sacré tour de chauffe. 24km à 5.5% de moyenne et des passages pas simples à 7% et 7.5%. Une arrivée bien triste dans une station fantôme, pas une âme qui vive. Curieux tout de même une station hors saison.
Tarentaise à vélo – Jour 1 : Cormet de Roselend + Tignes 1800
Une Tarentaise à vélo qui débute avec l’ascension du Cormet de Roselend. Une montée dans laquelle je vais être plongé dans la vraie vie des alpages. Après 5km d’ascension, je me retrouve bloqué par… 120 vaches qui montent aux alpages pour leurs quartiers d’été. Pas le choix que de faire une pause et d’attendre que ces dames gravissent les 4km qui les mènent à leur camp de base. J’en profite pour discuter avec le paysan local, c’est sympa, ça fait aussi parti de l’aventure.
De gros pourcentages 8, 8.5% sur plusieurs kilomètres. La fin de l’ascension est moins raide mais le vent vient se mêler à la partie. 19.2km, 6% de moyenne, D+1155m. Descente vers Bourg Saint Maurice pour m’élancer vers Tignes le Lac. Finalement, je vais renoncer et m’arrêter 5km avant à Tignes 1800 (au niveau du barrage). Plus de jus et pas bien géré du tout l’alimentation. Je suis parti avec trop peu, je n’ai plus de ressources. Pas de prise de risque, cela fait déjà une belle journée : 93km, D+2880m.
Tarentaise à vélo – Jour 2 : La Plagne + Peisey-Vallandry
J’avais un peu étudié cette montée de la Plagne (Aime La Plagne 2000) mais celle-ci va s’avérer beaucoup plus difficile que je ne le pensais.
19.5km à 7.5% de moyenne, une ascension vraiment difficile qui ne laisse aucun répit, je vais bien en chier. Quelques côtés sympas avec la flamme Olympique, la piste de Bobsleigh des Jeux, et une belle station. Mais idem, quasiment aucune activité, pas vu un commerce ouvert pour boire un café, vraiment étrange.
Après ces efforts, je ne suis pas trop confiant pour la 2ème montée que j’ai prévu pour cette journée. Car la montée vers Peisey-Vallandry est très costaud, des pourcentages qui tournent autour de 8% en permanence. Je ne vais pas renoncer avant d’avoir mal, je tente et si je vois que je suis trop juste je rebrousserai chemin. Finalement je vais la voir cette petite et toute mignonne station qui rayonne sur les Arcs. Total : 84km, D+2500m.
Tarentaise à vélo – Jour 3 : Col de l’Iseran + Tignes le Lac
En ce 3ème jour, je m’attaque à un très gros morceau : 48km d’ascension au départ de Bourg Saint-Maurice pour rallier le col de l’Iseran, plus haut col routier d’Europe, rappelons-le. 2770m d’altitude.
Je repasse donc par Tignes 1800, au niveau du barrage, sauf qu’à ce stade, il me reste encore la moitié du chemin ! Puis j’arrive à Val d’Isère, station que je découvre, très encastrée dans la montagne. Et là, vous vous dites, ok j’ai déjà fait 30km mais il m’en reste 18 pour atteindre le sommet. Autant vous dire qu’il faut vraiment débrancher le cerveau.
Sur la route du col de l’Iseran je suis rejoint par Nathan Van Hooydonck et Tiesj Benoot, deux coureurs pros de la formation Jumbo-Visma. Ils sont en mode détente causette. Une cadence de pédalage de malade pour l’un. Je réussis à prendre leurs roues pendant 1km, le temps de faire quelques photos.
Je suis un peu venu pour ça car je sais que plusieurs équipes sont en stage de préparation à Tignes dont Jumbo-Visma, Groupama FDJ et B1B Hotels.
Croisé également Primoz Roglic qui redescend du col et qui me salue, entre champions, on se comprend 🙂
Enfin le sommet, pas mécontent, au moins les Jumbo-Visma m’ont distrait un peu, cela a détourné mon attention de la difficulté.
Mais au sommet je me rends compte que le ciel n’est pas très beau derrière moi. Et je vais le payer au prix fort. Dès le 1er kilomètre de la descente, la pluie commence à tomber légèrement mais cela va s’accentuer et je vais finir tremper comme un rat en arrivant à Val d’Isère.
Dans la descente j’ai croisé Jonas Vingegaard. Le Danois qui monte et qui pourrait bien gagner le Tour de France 2022. Curieux d’ailleurs, il a un vélo de chrono, une roue arrière pleine, surprenant dans une ascension à 8%. Sans doute un exercice qui a du sens pour eux mais moi je ne comprends pas.
A Val d’Isère, je n’en peux plus, je suis véritablement congelé. Je repère l’office du tourisme et entre me réchauffer à l’intérieur. Très bien accueilli, on me propose même un café pour me réchauffer que j’accepte volontiers. Après 25 minutes, la pluie d’orage est passé, je suis réchauffé, je décide de repartir. Je pense que je vais abandonner mon idée d’aller à la recherche de la FDJ à Tignes le Lac.
Finalement, je me sens de mieux en mieux et je trouve l’énergie pour faire les 5km du barrage à Tignes le Lac. J’ai même plutôt bien monté. Petites photos du lac et j’aperçois 2 FDJ qui remonte dont le champion du Luxembourg, Kevin Geniets. Je les prends en chasse, son coéquipier m’est inconnu.
Ils redescendent, je les suis, avant qu’ils ne fassent demi-tour pour leur exercice. Retour vers Bourg Saint-Maurice. Bilan : 108km, D+ 2770m.
Tarentaise à vélo – 4ème et dernier jour : col du petit Saint Bernard et montée de Montchavin Les Coches
Pour ce dernier jour, le carburant commence à s’épuiser et je me suis dit que le col du petit Saint Bernard était idéal pour cela. Certes 29km d’ascension mais des pourcentages entre 4 et 5%, donc rien de bien méchant.
Au-delà, de la relative facilité, c’est surtout un superbe col que je vais découvrir. Des paysages magnifiques, une très belle ascension. Et surtout le haut, après le passage de la station de La Rosière, c’est un régal pour les yeux, d’autant que pour les jambes ce n’est pas difficile. Au sommet à 2188m d’altitude, il fait très bon ce jour. Nous sommes à la frontière Franco-Italienne.
Descente vers Bourg Saint-Maurice et je me dirige vers Landry pour retourner vers mes premiers souvenirs de ski dans la station de Montchavin Les Coches.
Une montée régulière de 8km entre 6 et 7% de pourcentage. Un beau bitume qui va m’amuser en descente.
J’ai encore quelques souvenirs, la petite place du village, le départ des remontées.
Une belle journée pour conclure ce séjour Alpestre.
Total : 94km, D+2200m
Conclusion
Un peu plus de 4 jours au rythme des ascensions à vélo, quelques longueurs pour la forme, difficile parfois de traduire la simplicité de son bonheur.
Pour certains ça peut paraître une torture mais franchement, elles sont trop belles ces montagnes et comme elles sont dures à gravir, on a le temps d’apprécier les paysages.
Bon je me serai quand même passé de cette pluie d’orage, mais bon ça reste les aléas de la haute montagne. Et puis globalement, c’est vraiment très peu sur la durée, je n’avais pas été aussi gâté l’année dernière en Maurienne.
Petit break de 48 heures avant de s’aligner sur le triathlon du Lac des Sapins, à 40km de la maison.
Salut Champion. Une nouvelle fois on voit que tu aimes te faire mal avec un immense plaisir 😏😏 superbes photos qui nous montrent que la montagne est belle. Bon courage pour le Tri Du lac des Sapins.
Je pourrais y rester des jours et des jours. Et plus tard j’ai déjà la solution, je continuerai ces ascensions en vélo électrique !
Un beau combo, découvertes, sport et un oeil sur l’entraînement des champions! Classe…. te reste plus qu’à ajouter des sacoches et accepter les aléas du climat! Sinon petite coquille dans le « jour 2 »: 19,5km à 7,5 % de moyenne non, au lieu de « 19,5km à 7,5km de moyenne » car j’ai pas tout pigé sinon!
Il m’ épate, il m’épate..toujours un peu plus..et pourtant l’échelle est haute comme les cols.
Mais où s’arrêtera le yannou.
🙃🤗
Héhé, ça me rappelle toujours ces souvenirs avec les Angevins ! Dommage qu’ils aient abdiqués si vite, on pourrait encore bien se marrer !
Merci pour la coquille, j’ai vu aussi quelques fautes d’orthographe, il faut que je modifie tout cela. Pour le combo, sans oublier le fromage de montagne dans la valise et le petit resto avant le départ !