Beaujol’Trail Morgon 2023 : 18km – D+650m
J’étais déjà venu en 2019 sur le Beaujol’Trail Morgon (nommé à l’époque Beaujolais Challenge).
On ne va pas se mentir la situation est paradoxale. Cette année, parfois j’ai envie, parfois je n’ai plus envie. Enfin, je crois plutôt que j’ai toujours envie mais j’ai envie de quelque chose de différent, que j’ai encore du mal à définir précisément.
Cela m’a amusé de repousser les limites jusque-là pour voir ce dont j’étais capable de faire. Mais ça sent la fin de cycle. L’année dernière a tellement été hors norme avec cet Embrunman que le contre-coup a été tout aussi violent. Le feu intérieur a perdu quelques braises.
J’ai bien ralenti fort cet hiver le volume. Mais, avec le retour d’un programme d’épreuves pour 2023 et puis encore un bon foncier, j’ai du mal à dire stop.
En tout cas, je sens qu’il faudra bien profiter de cette saison 2023 car la suite est incertaine.
Et pour en profiter, commençons par les trails locaux qui sont nombreux et variés, et donc permettent de ne pas tomber dans la monotonie.
Présentation de l’épreuve
J’aime beaucoup les parcours proposés ici, de par leurs vues dégagées sur les vignes et reliefs environnants mais aussi des profils de grimpettes, avec peu de montées très raides, où seule la marche est possible.
D’ailleurs c’était mon gros objectif perso, ne pas reproduire l’expérience de la TCN 2023. Être au niveau physique pour courir tout au long de la course sans avoir à marcher.
Pas un dénivelé de fou, seulement 650m le tout sur 18km. Un profil assez simple avec 11 premiers kilomètres avec l’ensemble des difficultés puis un retour du fût d’Avenas vers le village de Villié-Morgon un peu plus bas.
Après une TCN 2023 plutôt axée sur la rupture de la routine des entraînements sans dénivelé et l’engrangement de volume post hiver, je viens ici pour me tester, et souffrir un peu aussi 😉
Faire une belle course pleine, bien gérée, ne pas coincer. Contrôler les moments forts et les moments faibles, en se concentrant d’abord sur sa course et non sur celle des autres, voilà pour la synthèse de l’objectif du jour.
Un temps mitigé à l’image du printemps dans le Beaujolais cette année. A tel point que la pluie menaçante m’incite à garder le coupe-vent.
Une peu plus de 200 concurrents, dont ceux qui s’affrontent sur le Trail Tour Beaujolais. Un gagnant connu d’avance qui va encore proposer un chrono stratosphérique à n’en pas douter. Sans le nommer, il détient un record en marathon à 2h23min.
Pour aller au combat, mon option est assez claire, garder le contact dès le départ avec la tête de course, en visu cela va de soi, je ne vais pas non plus me cramer.
C’est toujours risqué car cela veut dire un départ rapide et donc un risque de stresser le corps un peu trop vite.
Beaujol’Trail Morgon 18km – D+650m : la course
A 9h nous voici partis pour 18km d’une ballade bucolique au cœur de notre cher Beaujolais.
Comme prévu, le 1er kilomètre est effacé sur un rythme soutenu, 4min05sec selon ma montre. Je sais que la première difficulté est une montée de 700m au bout d’1km500 de course.
Puis, nous montrons progressivement jusqu’au 7ème km, d’où commencerons réellement les difficultés. Un premier beau raidar de 2,5km qui enchaînera par une courte descente puis une dernière grosse ascension de 700m avant de filer vers la vallée et la ligne d’arrivée.
La 1ère partie de course est déjà bien intensive, pas le temps de se relâcher. Pour l’instant je suis autour de la 15ème place, je suis plutôt bien, je gère bien mon effort. Par contre, je constate qu’au-delà du ressenti, ça cogne sévère au niveau du palpitant. Il va donc falloir faire attention de ne pas trop solliciter pour éviter l’explosion prématurée.
Puis vient le fameux kilomètre 7. On s’approche des sous-bois, de la boue, de l’eau et puis les gros raidars. A chacun sa technique. Perso, je préfère garder la rythmique et la gestuelle de la course, même si la vitesse se rapproche plus d’un randonneur que d’un coureur. Je ne suis pas un expert de la marche efficace en trail.
Ce passage avec 250m de dénivelé en 2km de course est encore très maîtrisé. De plus, il me semble que je sois de nouveau dans ceux qui grimpent le mieux. Ceci n’avait plus été le cas depuis un certain temps.
La descente derrière est bien raide et pas forcément adaptée à mes aptitudes. Conséquence, ça recolle de l’arrière et ça s’envole.
Petit ravito en bas de la descente, j’en profite pour prendre 2 petits carrés de chocolat plaisir qui me font de l’œil. Ce sera mon seul et unique ravitaillement de la course, pas d’eau, rien, à sec.
Dernier raidar de 700m, on sait que c’est le dernier qui fait mal donc on le prend sereinement. Je suis encore bien même si je n’aime pas ce genre de passages. On a plus à y perdre qu’à y gagner. Difficile d’y faire de réels écarts, en revanche, on peut vite s’écrouler si on manque de forces.
Puis le reste du parcours est une longue descente très rapide car peu dangereuse et peu pentue vers Villié-Morgon à zigzaguer dans les vignes. J’ai beau essayer de tenir un rythme soutenu, il n’est pas facile de revenir sur les 2 concurrents qui me précèdent. Je m’en rapproche fortement mais pour l’instant pas de porte ouverte pour gagner des places.
Ces 2 concurrents reviennent eux-mêmes sur un coureur qui coince un peu. Nous le doublons tous. Je reste en embuscade, à environ 5-10 secondes de mes 2 lièvres, au cas où. Mais je sais par expérience que les gars qui sont là à ce stade de la course craquent rarement. Perdre 5-10sec, ce n’est pas réellement craquer, je garde donc un petit espoir.
Mais voilà, à 2km500 de l’arrivée, c’est moi qui vais anéantir comme un grand tous mes espoirs.
Faute à un instant d’inattention, j’emprunte une mauvaise direction. Le temps de m’apercevoir de mon erreur, et je perds 30 secondes qui permettent à mon poursuivant de recoller (celui que nous avons doublé puis distancé).
Et ce genre de situation, j’ai généralement beaucoup de mal à les gérer. C’est un pic de stress qui monte et qui me fait perdre mon rythme et ma concentration.
Je dois me résigner à finir avec mon compagnon de chemin du moment. Un dernier sprint et il a même l’élégance de me laisser franchir la ligne d’arrivée devant alors qu’il aurait pu me fumer !
Dommage, j’aurais bien voulu savoir si j’aurais été en mesure d’avoir un sursaut d’orgueil pour tenter un finish tonitruant et aller chercher les 2 places devant moi.
A l’arrivée il y a de la sueur dans le coupe-vent, finalement j’aurais pu m’en passer.
Beaujol’Trail Morgon 2023 – 18KM – D+650m : résultats et classements
Temps scratch : 1h30min59sec (4min57sec au km, 12km/h, +13min18sec du vainqueur). Résultats complets ici
Scratch : 11ème / 204 finishers
Classement catégorie – M2H : 2ème / 29
Beaujol’Trail Morgon 2023 – Le Bilan
Un objectif bel et bien rempli ! Une moyenne de course comme je me l’avais imaginé : 12km/h. Deux grosses satisfactions : d’abord d’avoir réussi à ne jamais, ou presque, marcher en côtes. D’autre part, le fait d’avoir eu vraiment la sensation d’être dans le coup dans les grimpettes, ce qui fût mon point fort il y a quelques années mais que j’avais tendance à perdre.
Une course à grosse intensité, les fréquences cardiaques sont là pour en témoigner. C’est bien la première fois que j’ai mal aux jambes pendant 3 jours après une course de 18km ! Mais il faut dire qu’avec des descentes rapides, les chocs au sol à chaque foulée sont violents, et si vous n’êtes pas à 100% à l’aise dans l’exercice, ça laisse quelques traces. Pas pu faire un reportage vidéo à la Manu, pas possible à ce rythme.
Il fallait bien une anecdote, sinon ce ne serait pas drôle. Donc, une fois n’est pas coutume, il a fallu que je me trompe de chemin, pourtant le tracé était bien indiqué.
Une belle préparation juste avant le début de la saison triathlon 2023.
Et pour la suite ?
Cela se passe ce week-end par la découverte d’une nouvelle épreuve et d’un nouveau coin de France. En route pour le pays de la pastille et de l’eau : Vichy !
Et ce ne sera pas de tout repos puisque je débute direct avec la longue distance, soit 2km de natation, 90km de vélo et 20km de course à pied.
Pas sûr que la forme soit totalement optimisée à ce stade de la saison, mais suffisamment pour ne pas transformer le rendez-vous en plan galère.
Le week-end s’annonce plutôt ensoleillé, et ça aussi c’est l’autre bonne nouvelle, compte tenu d’un printemps plutôt maussade cette année. Mais ce sera également une découverte pour l’organisme. Du coup, attention aux mauvaises surprises…
Voilà, bien en profiter et se régaler !
P.S. : pas encore de photos mais je pense que ça devrait venir dans les prochains jours…
Bien joué… pour m’y être mis récemment je reste abasourdi par la perf. J’ai bien tout noté pour ma prochaine course au cañon de Chicamocha… mais 1. Je ne vais pas tenter de rester dans le groupe de tête…. 2. Je vais marcher en montée… il faut dire que 1550 de D+ et 7km de montée dès le 2e kil m’inquiète! Mais vraiment bravo!!
Force et courage l’ami, peu importe la perf, seul le plaisir compte !