Triathlon des Gorges de l’Ardèche

Après une année triathlon débutée en courte distance à Cublize, je retrouve un format plus long et je retrouve également un lieu que je connais bien, les gorges de l’Ardèche.

Ce sera ma 3ème expérience ici, le cadre est top, les paysages également et les parcours sont sélectifs.

2000m de natation dans l’Ardèche, avec toujours l’inconnue de savoir quel sera le niveau de l’eau. 78km de vélo et un nouveau parcours. Nous remontrons les Gorges jusqu’à Vallon Pont d’Arc pour ensuite revenir par les terres sur St Martin d’Ardèche.

Enfin, 15km de course à pied, un tracé également légèrement différent de celui que je connaissais. Un peu moins de dénivelé mais toujours la traversée de la rivière d’Ardèche sur le pont de canoés et la remontée très pentue vers le village d’Aiguèze.

Au final, un format qui sera de toute façon pas facile, je l’ai déjà éprouvé donc je sais.

Visiblement lors de mon dernier passage, j’avais quand même envoyé du lourd avec une superbe 28ème place (victoire en V2M), un parcours vélo avalé à 33.2km/h de moyenne malgré le D+1186m.

Triathlon des Gorges de l’Ardèche – L’avant-course

Encore une épopée solitaire, celle qui finira par me faire renoncer, car usant à la longue et manquant de sens au final.

J’ai opté pour la formule camping avec arrivée la veille, installation du campement en début d’après-midi puis direction le site de départ pour une course qui s’élancera à 17h30 en format semi-nocturne.

Quelle idée brillante et respectueuse des athlètes que de tenter ce format. Pour l’avoir vécu ici même en 2021, pratiquer le triathlon par 38 degrés à l’ombre, même en pleine forme, je ne suis pas sûr que ce soit la chose la plus intelligente à faire.

Les premiers devraient couper la ligne d’arrivée avant la nuit, pour moi, j’espère en tout début de nuit.

Après cet apparté, revenons à mon installation qui ne va pas se passer comme prévu puisque j’ai sous-estimé les bouchons des départs en vacances.

Si bien qu’en arrivant à 15h30, je préfère me rendre directement au départ après les formalités administratives du camping. Pas de tente installée, ça sent la nuit dans la bagnole !

Récupération du dossard et du cadeau de participant (une lumière arrière, pas mal pour le vélo taff).

Les températures du jour donnent raison aux organisateurs, le parc à vélo est ouvert vers 16h mais dès que les concurrents s’installent ils repartent aussitôt de la zone pour fuir la chaleur.

Au soleil, ça pique vraiment. Les explosions de chambre à air en raison de la chaleur vont se multiplier. Un calvaire également pour moi pour rejoindre les bords de la rivière pieds nus sur le bitume brûlant.

Avec cette chaleur, je ne me fais pas prier pour rester le plus longtemps possible dans l’eau avant le départ.

Triathlon des Gorges de l’Ardèche – La course

Une toute nouvelle expérience m’attend en natation. Avec les 15 jours de canicule, la température de l’eau affole le thermomètre, 29.8°C ! Ce qui signifie combinaison néoprène intégrale interdite ! Car pour rappel, la température limite autorisée pour le port de la combinaison est de 24.8°C selon le règlement FFTri.

Adieu la flottaison naturelle de la combinaison, place à la vraie natation ! Une formule qui devrait me désavantager car je pense que la combi aide davantage les mauvais techniciens que les bons.

Un élément qui s’ajoute au fait que je n’ai que très peu nagé ces dernières semaines pour diverses raisons.

Bref, ça part dans le brouillard total, on verra si la caisse tient.

17h30, coup de feu du départ.

Part 1 – SWIM

On commence par remonter l’Ardèche puis on reviendra dans le sens du courant, mais celui-ci est faible. Donc à l’aller comme au retour, pas sûr que ce soit un élément capital.

Qui dit rivière dit lit étroit et donc boucherie assurée ! C’est vraiment compliqué et pendant longtemps. En plus sans les combis, on ressent davantage les coups.

J’essaie de faire abstraction et de progresser au mieux. Je ne sais pas si c’est moi qui dérive ou les autres mais j’ai souvent des concurrents qui me coupent la trajectoire.

Les sensations ne sont pas mauvaises. On retrouve ce problème de niveau d’eau qui fait qu’à certains moments, on mêle les nageurs aux coureurs dans l’eau.

Au moment de virer pour le retour, je regarde le chrono et je le trouve plutôt correct et sans doute un peu trop si je me fie au résultat final.

Le retour est plus calme, ça bouscule moins.

Sortie de l’eau en 42min50sec (257ème/435 classés). Pas vraiment terrible même s’il faut prendre en compte l’absence de combinaison. En piscine, je nage en dessous de 2min au 100m, là je suis au-dessus malgré l’adrénaline et l’émulation de la compétition.

Retour au parc à vélo en espérant donc une belle remontada.

Part 2 – Biking

Je me souviens de la première partie du parcours, c’est une longue ascension vers le point culminant des Gorges pour ensuite plonger vers Vallon Pont d’Arc. La différence se fera au nombre de dents que je vais pouvoir emmener et si je peux emmener la plaque.

Ca reste des sensations 2025 (et je pourrais ajouter 2024). A savoir pas dingue, correct sans plus. Alors oui au départ, je remonte du monde car je suis parti très loin à vélo. Mais très vite je plafonne et je commence à batailler au jeu du chat et à la souris avec d’autres participants.

Un jeu que je n’ai pas l’habitude de pratiquer et qui m’agace. En plus, je suis très rapidement perturbé à vélo par un mal de ventre plutôt désagréable et partiellement pénalisant.

Je ne sais pas si c’est le fait d’avoir une eau qui a chauffé au soleil dans les bidons ou un autre problème mais je peine un peu.

Après Vallon Pont d’Arc, sur la bosse du retour, j’effectue un arrêt gastrique forcé que j’espère salvateur.

Mais cela ne règlera pas vraiment le problème.

Un petit 30km/h de moyenne, je sais parfaitement que ça ne suffit pas pour jouer le haut du classement.

A la limite ce n’est pas très grave, c’est plus le manque de plaisir qui m’ennuie. Souffrir ce n’est jamais très sympa.

Part 3 – Running

Je pars avec peu d’espoir et aussi une moindre motivation sur la course à pied.

Mon rythme plafonne, je vois bien que je n’arrive pas à donner beaucoup mieux. Je vais même m’arrêter une seconde fois en espérant pouvoir régler le problème du ventre. Mais rien n’y fait vraiment.

Quand c’est plat ou que ça descend j’arrive à plutôt bien limiter la casse mais dès que ça grimpe je suis incapable de lutter. Les remontées vers Aiguèze se font en marchant, même exigeante soit-elle il me semble toujours les avoir faites en trottinant.

Je vois bien que je suis plus dépassé que je ne dépasse. Au moins j’ai la satisfaction que je maîtrise la douleur et que je vais donc pouvoir être finisher. Je n’ai jamais été DNF je n’ai pas envie d’inaugurer ici !

Après 3 boucles, je passe la ligne d’arrivée aux alentours de 22h30, peu après la tombée de la nuit.

Triathlon des Gorges de l’Ardèche – Résultats et classements

Temps scratch : 4h48min00sec (+1h12min18sec du vainqueur) – Classement complet ici

Classement scratch : 136ème sur 435 finishers (42 DNF, 23 DNS, 3 DSQ)

Catégorie V2M (45-49ans) : 19ème / 54

Temps et classements par discipline :

Natation (2000m) : 42min50sec (2min08sec au 100m), 257ème / 435

Vélo (78km / D+1251m) : 2h39min37sec (moyenne 29.8km/h), 132ème / 435

Course à pied (15km / D+262m)+T2 : 1h21min12sec (5min27sec au km), 131ème / 435

Triathlon des Gorges de l’Ardèche – Bilan

Pas beaucoup de surprise, un bilan très mitigé. Surtout la déception d’avoir pris très peu de plaisir, ça contraste avec mon aventure Bikepacking une semaine avant où j’en avais pris plein les yeux.

Finalement, compte tenu de mon entraînement, seule la natation s’est correctement passée.

Le reste n’a été qu’une longue et dure lutte contre un mal que je ne vais pas vraiment identifié même à posteriori. Est-ce que la piste eau chaude est la bonne ? Pas si sûr.

Il reste au moins la satisfaction d’être revenu sur une épreuve que je trouve très cool pour les yeux et bien organisée.

Sans doute une de mes pires désillusions depuis les 4-5 dernières années.

Après je néglige sans doute la fatigue énorme accumulée dans mon périple alpin. Je ne suis pas certain que l’on récupère en 7 jours de 735km de vélo, D+17100m, tout ça avec des nuits sous la tente.

Il me reste 2 épreuves de triple effort pour me faire plaisir en 2025, la prochaine sera le très exigeant Natureman des Gorges du Verdon fin septembre.

Et pour la suite ?

Justement, avant le Natureman, place aux vacances studieuses où je vais devoir me remettre au trail en prévision de l’Echappée Belle prévue fin Août. Un trail de 63km et D+4700m, un dénivelé positif au kilomètre assez vertigineux.