Triathlon de la Madeleine 2018 : le plus montagnard de France !
Ce Week-end, reprise des choses sérieuses avec encore de la nouveauté au coeur de la Maurienne : triathlon de la Madeleine. Un fameux col Hors Catégorie emprunté de nombreuses fois par le Tour de France.
« Triathlon le plus montagnard de France » en courte distance, ainsi s’auto-proclame le triathlon de la Madeleine.
Il faut dire qu’avec un dénivelé positif de 2200m pour 53km sur le parcours vélo, il vaut mieux aimer les pourcentages !
Pour donner un ordre d’idée, les 21 virages l’Alpe d’Huez c’est D+ 1119m, celà représente donc 2 ascensions de l’Alpe d’Huez en 53km et un peu de souffrance en perspective.
Les lacets de Montvernier (3,5km à 8%) à gravir pour atteindre le col du Chaussy (14km à 7,5%). Une bonne descente et ensuite la montée vers Saint-François-Longchamp par la route secondaire du col de la Madeleine, via Montgellafrey (11,7km à 9%).
Le tout sera complété par 1300m de natation (plutôt court) et 7km de course à pied (également court). L’organisation a dû juger, à raison, que la partie vélo était suffisamment effrayante et corsée pour ne pas en rajouter.
La forme ne sera pas à son maximum en raison des vacances estivales. 5 semaines sans vélo et un WE angevin festif la semaine précédente, c’est un retour arrière de forme conséquent.
Bien qu’ayant mulitiplié les efforts depuis le 11 Août pour combler ce trou d’air, je n’ai pas du tout retrouver mon niveau du lendemain de l’étape du Tour, le 8 juillet 2018.
Dommage, il aurait été intéressant de le faire avec une telle condition.
2018 sera la 4ème édition du triathlon de la Madeleine, un peu plus de 220 concurrents inscrits au départ sur la distance M. Moins de prestige que le triathlon de l’Alpe d’Huez, Embrun positionné 10 jours avant et une difficulté très importante à vélo, ceci explique en partie une fréquentation moindre.
Quelques infos d’avant-course
Ce qui choque le plus en cette matinée, c’est le contraste entre une semaine dernière dans le Rhône où les températures dépassaient les 30 degrés et se retrouver 2 jours plus tard, en montagne à 1650m d’altitude avec 10-12 degrés et du brouillard au petit matin.
Le contraste est pour le moins saisissant ! L’altitude et surtout un changement de météo avec vent froid venu du nord sont les explications.
Les premières interrogations sont donc : comment s’habiller pour la course pour ne pas avoir froid ? Mon choix : maillot de vélo après la natation par-dessus la tri fonction complété par une veste de pluie pour apporter encore plus de chaleur et anticiper d’éventuelles précipitations.
Le triathlon de la Madeleine ne se court pas en boucle, comme c’est le plus souvent le cas. Il faut donc déposer à la station de Saint-François-Longchamp les baskets pour la course à pied puis se rendre au départ de la course par ses propres moyens dans la vallée. Pour ma part, ce sera à vélo via la montée finale.
Cette route n’est pas agréable côté revêtement, et nous dévoile ce que nous allons devoir endurer pour la grimper en course. Quelques beaux raidars violents et successifs sur 12km.
Le départ est donné en amont à Saint-Rémy-de-Maurienne. Je découvre le (petit) lac qui va accueillir la partie natation. Installation à mon emplacement et repas d’avant-course habituel : 1/2 gatosport + banane.
La température est plus agréable que sur les sommets. Un petit échauffement dans le lac pour prendre la température : 22,2°C. Une sensation étrange, on se sent presque mieux dans l’eau qu’à l’air libre. Ce lac, comme souvent en montagne est très propre et c’est bien agréable.
Après le traditionnel briefing d’avant-course, le départ est donné à 13h.
Triathlon de la Madeleine distance M : la course
Parcours de natation
Malheureusement, une nouvelle fois je vais devoir conter mes déboires en natation. A l’entraînement, les débuts sont simples et logiquement la fatigue s’installe avec les longueurs.
En eau libre, c’est tout l’inverse. La mise en route est systématiquement une galère. Cette fois encore, pas moyen de trouver un rythme régulier et maîtrisé de respiration. Obligé même parfois de m’interrompre pour reprendre mon souffle en brasse. Idem sur les mouvements de bras, pas moyen de trouver un rythme régulier et efficace.
Habituellement, je mets entre 400 et 500m avant d’être dans le rythme, mais cette fois, j’ai l’impression que cela a duré quasiment tout le long des 1300m de natation.
Sortie de l’eau en 24min15sec, pas un mauvais temps dans l’absolu puisque cela fait 1min51sec au 100m, mais en fait il ne faut pas oublier que nous portons la combinaison qui nous aide pour la flottaison. Donc au final un temps très insuffisant.
Parcours vélo
Peu rapide lors des transitions, ce sera encore pire puisque je veux assurer le coup et me protéger du froid (+21 degrés dans la vallée, +10°C à 1650m).
J’enfile le maillot fétiche du Beaujolais, pour avoir une seconde couche et des manches courtes. Je complète le tout par la veste de pluie directement venue du cadeau de l’Ardéchoise 2018.
Grâce à sa couleur jaune, en plus de me protéger de la pluie, elle me rendra bien visible sur les routes de Maurienne.
Je m’élance ensuite sur les 53km de ce parcours vélo du triathlon de la Madeleine 2018.
La mise en jambe se résume à 12km dans la vallée de la Maurienne entre Saint-Rémy-de-Maurienne et Pontamafrey, ponctués par 2/3 courtes bosses.
Le but, tenir un rythme le plus soutenu possible tout en s’économisant pour les ascensions vertigineuses à venir.
12km bouclés à une vitesse de 34.5km/h, tout à fait dans l’objectif que je m’étais fixé.
Transtion brutale à négocier, passer d’un parcours roulant aux terribles lacets de Montvernier (3,5km à 8% de moyenne).
Le genre de changement violent qui te plonge dans l’inconnu total quant à ta capacité à le gérer.
Dès les premiers mètres, je constate que cela se passe plutôt bien pour moi. Mon coup de pédale est souple, les jambes tournent bien.
Je conserve un bon rythme sur toute la montée des lacets. La route s’élève très rapidement. Il suffit de jeter un oeil vers la vallée pour s’en rendre compte.
Nous poursuivons notre ascension sur 10km vers le col du Chaussy. Pour un premier col, il est plutôt difficile et long.
Sur le haut du col, je rattrape et dépasse la lauréate féminine des 3 premières éditions du triathlon de la Madeleine. Je me demande si elle est de nouveau en tête cette année (quand je l’ai doublé oui, mais à l’arrivée, non).
Nous basculons ensuite dans la descente pour un retour dans la vallée à Notre-Dame-de-Cruet juste au-dessus de La Chambre, au pied du col de la Madeleine.
Comme à mon habitude, je me régale en descente, même si je suis plus sérieux qu’avant (c’est l’âge, c’est ça non que l’on dit ?)
Maintenant il est temps d’affronter la montée finale vers Saint-François-Longchamp par Montgellafrey, une bagatelle avec 11,5km à 8,5% de pente moyenne.
Il y a forcément un moment où je vais coincer et ressentir la fatigue. A 10km du sommet, je comprends qu’il en manquera dans les cannes pour rester sur le plateau de 40 dents. Je pensais l’emmener jusqu’au sommet comme dans les lacets de Montvernier et le col du Chaussy.
Un triple plateau c’est utile parfois, n’en déplaise à la mode des compacts (2 plateaux pour les novices). Je monte donc sur le 30 dents le restant de la montée.
La pente est raide mais j’ai encore du jus et de la lucidité. 2 ou 3 concurrents étant partis trop vites dans cette montée coincent et grâce à une bonne gestion je repasse devant.
A 5km du sommet, une jeune fille toute décontractée me double et me fait un grand sourire au passage. Là voilà, la 1ère féminine ! Elle ne va plus quitter cette place jusqu’à l’arrivée.
Je la garde longtemps en point de mire même si elle s’échappe inéxorablement. Nous dépassons également beaucoup de concurrents attardés de la distance S. Il y a beaucoup de souffrance sur les visages, des zigzags sur la route, alors on encourage au passage.
Fin du parcours vélo, transition rapide, j’en profite pour abandonner la veste de pluie et c’est parti pour les 3 boucles finales de 2,3km de course à pied.
Parcours course à pied
C’est le moment de jouer au grand jeu du triathlon de la Madeleine 2018 , à vous de trouver l’anomalie grâce aux 3 photos suivantes :
Réponse : la boulette, j’ai oublié d’enlever mon casque lors de la transition vélo / course à pied
Problème, en triathlon cela ne pardonne pas, vous ne faîtes pas comme vous voulez. Au bout de 150m de course, les arbitres me sifflent et me demandent de retourner poser mon casque dans l’air de transition.
J’avais également oublié la pompe (voir la 2ème photo) mais je l’avais discrètement donnée à Ninnie au passage.
Voilà pourquoi vous me voyez sortir 2 fois de l’aire de transition !
Un peu énervé je repars pour la course. Les 2 premières boucles se passent bien à un rythme correct. Dans la 3ème boucle, je vais bizarrement attraper un point. Ceci est rare pour moi lorsque je suis dans l’effort depuis plus de 3h.
Je reste calme, accepte de perdre un peu de temps en ralentissant l’allure, et attends que cela passe.
Retour vers le ligne d’arrivée. Je boucle le parcours pas trop épuisé, j’ai même trouvé que la course à pied était un peu courte, surtout pour moi qui suis du genre diesel (ça aussi c’est l’âge, non ?).
J’aurais sans doute dû oser prendre un risque et accélérer. Ceci dit, le bon timing pour le faire serait tombé au moment où j’ai pris un point.
Triathlon de la Madeleine 2018 : résultats et classements
Temps scratch : 3h44min15sec
Classement scratch : 33ème sur 201 finishers (8 abandons, 18 non-partants)
=> Homme : 32ème / 165
=> catégorie Vétéran 1 masculin : 4ème / 29
=> Natation : 26min42sec (1300m) – 76ème
=> Vélo : 2h43min02sec (53km – D+2200m) – 29ème
=> Course à pied : 34min32sec (7km – D+150m) – 29ème
Résultats complets Parcours M – Individuel
Triathlon de la Madeleine 2018 : bilan
La natation, éternel bis répétita. Malgré quelques bons entraînements dans la semaine, une nouvelle fois c’est un échec. Grosse difficulté à trouver ma respiration, aucune efficacité dans le mouvement des bras, aucune sensation de glisse.
Certes mon classement paraît moins catastrophique que d’habitude : 76ème sur 201 classés. Néanmoins, j’ai constaté davantage de concurrents en retrait sur la ligne de départ. Ce qui pour moi traduisait une crainte de la natation chez certains et sans doute un niveau moindre du plateau.
Au final, le bilan positif je le trouve uniquement dans le côté non sportif, comme en Ardèche : un cadre sympathique, un lac très propre et une température de l’eau très agréable.
En vélo, je me suis surpris car je pensais vraiment que la coupure estivale serait plus pénalisante. Elle l’a été tout de même, j’ai manqué de puissance pour conserver mon rythme dans la seconde ascension.
Une 29ème place en 2h43min05sec pour 53km et 2000m de dénivelé positif, je prends quand même.
En course à pied, je pense avoir mal géré l’effort. A mon sens, il fallait aborder cette partie plus dans un esprit sprint, compte tenu de la distance (7km). Or, je l’ai couru comme un 10km, plutôt en gestion de l’effort final.
Se dépouiller, un verbe compliqué pour moi mais qu’il aurait fallu conjuguer au présent lors de cette course.
Ceci dit, je termine là-aussi à une très bonne 29ème place. Pas si mal puisque le temps perdu sur cette erreur de casque est imputée à la partie course, soit entre 1min30sec et 2min de perdu (mais ne me coûte que 3 places).
Alimentation : tiens, un sujet que je n’aborde pas très souvent. Petit-déjeuner : céréales + pâtes + 1 banane, avant course : un demi Gatosport + 1 banane + 1 barre énergétique. J’avais oublié une bouteille d’eau donc très peu d’hydratation. En course : 1 pâte de fruit + 1 gel anti-oxydant pour les crampes + 1 barre énergétique Powerbar + 2 bidons d’eau plate.
Je n’ai pas eu l’impression de manquer d’énergie, ceci dit je ne suis pas un spécialiste.
Je pense donc que côté alimentation et hydratation c’était correct.
Au final, je suis très satisfait de ce triathlon et de mon comportement général.
Merci à Ninnie pour les superbes photos !
Le lendemain, petite randonnée de récupération en famille.
Prochain rendez-vous
Prochain rendez-vous dès le Dimanche 9 septembre 2018 du côté d’Aix-les-Bains, triathlon distance M (1500n natation / 46,4km vélo / 10,2km course) auquel j’avais déjà participé en 2016. Le parcours vélo a depuis été modifié avec un peu plus de montée, et ce n’est pas pour me déplaire.
Autre nouveauté, Ninnie sera exceptionnellement de la partie puisque nous nous sommes inscrits en relais et c’est donc elle qui aura l’honneur de franchir la ligne d’arrivée puisqu’elle assurera les 10km de course à pied.